Le retour du virus de la grippe aviaire en Europe ne justifie pas pour l'heure des mesures d'une sévérité comparable à celles de l'an dernier, affirme lundi Bernard Vallat, directeur général de l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE), dans un entretien avec l'AFP.
Q - Comment l'OIE explique-t-elle l'apparition de deux foyers de grippe aviaire, en Hongrie d'abord, puis en Angleterre ?
R - En Hongrie, la ferme touchée élevait des oies en liberté. Une semaine auparavant, il y a eu un brusque retour de l'hiver. On peut échafauder l'hypothèse, assez séduisante, que des oiseaux sauvages issus d'une zone où la surveillance n'est pas faite de façon très rigoureuse (en Europe de l'Est hors UE) aient pu migrer du fait de ce coup de froid et venir contaminer ces oies. En Angleterre, on a affaire à un élevage de dindes, en claustration, même si des oiseaux sortent. Le scénario d'un contact avec un oiseau sauvage infecté n'est pas totalement exclu, mais il faut aussi prendre en compte une possible contamination par des voies autres, aliments ou personnes portant des vêtements souillés. Dans l'attente des résultats de l'enquête en cours, on doit laisser ouvertes les deux hypothèses.
Q - Comment jugez-vous la réponse apportée au retour du virus ?
R - Depuis le début de la crise, les pays ont appris aussi à se défendre et à utiliser des méthodes de plus en plus efficaces. On a pu le voir en Hongrie, où la propagation du virus a été arrêtée tout de suite. Cela va sûrement être le cas au Royaume-Uni. Le spectre d'une panzootie chez les oiseaux domestiques, sur un continent entier, comme cela a été le cas en Asie, est maintenant écarté. Avec deux foyers dans les 27 pays de l'Union européenne, l'évolution de la maladie est beaucoup moins inquiétante que l'an dernier et elle ne justifie pas pour l'instant des mesures du même niveau que ce qui avait été décidé à l'époque, quand des milliers d'oiseaux étaient retrouvés morts.
Q - Les risques de mutation du virus ont-il cru depuis un an ?
R - Le virus varie à la marge (par rapport à celui de l'an dernier), c'est normal, mais il reste globalement stable. On sait que, pour qu'il devienne pandémique (pour l'homme), il faudrait que le changement soit beaucoup plus important. Dans cette fourchette-là, le risque de pandémie est nul. Mais, évidement, tout ceci peut changer et on sait que des réassortiments (mélange de gènes) sont théoriquement possibles entre ce virus animal et le virus humain. Mais les millions de contact qui ont déjà eu lieu n'ont pas donné lieu à l'apparition de ce virus tueur. D'après nos experts, c'est plutôt rassurant qu'en une année on ai eu des modifications aussi faibles.
« J’ai opté pour un système très simple car c’est rentable »
Réformer ou garder ? 26 éleveurs dévoilent leur stratégie de renouvellement
Le vêlage 2 ans n’impacte pas la productivité de carrière des vaches laitières
« J’ai gagné presque un mois d’IVV grâce aux colliers de détection de chaleur »
Le biogaz liquéfié, une solution pour les unités de cogénération dans l’impasse
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
La FNSEA appelle à « une grande journée d'action » le 26 septembre
Quelles implications environnementales de la proposition de l’UE pour la Pac ?
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Pourquoi la proposition de budget de l’UE inquiète le monde agricole