Plus encore que les cultures, l’élevage est sensible aux aléas climatiques. Extrême sensibilité de la production d’herbe à la sécheresse et besoins alimentaires annuels constants en sont les raisons. Gilles Lemaire, expert de l’Inra, fait le point sur les stratégies d’adaptation des systèmes herbivores et fourragers.
![]() Gilles Lemaire souligne que « l’éleveur doit s’autoprotéger par la constitution de stocks ». (© Web-agri) |
Les systèmes herbagers sont les plus vulnérables à la sécheresse. « La première mesure consiste à diminuer le niveau de chargement pour faire des stocks suffisants d’une demi-année. Mais cette solution a un coût important. » explique Gilles Lemaire. Tout aussi onéreux, l’achat de paille ou de fourrage à l’extérieur permettra de faire face aux crises liées à des niveaux de sécheresse inattendus. «Une manière peu onéreuse de faire des stocks est d’effectuer des reports d’herbe sur pied permettant de prolonger le pâturage pendant la saison sèche » indique l’Inra. Quand les conditions s’y prêtent, le pâturage précoce à la sortie de l’hiver est un moyen de diminuer les stocks nécessaires, à condition de ne pas en profiter pour augmenter le chargement. Gille Lemaire rappelle que de toute façon, ce sont « les élevages les moins intensifs qui sont les moins touchés. »
Plus de souplesse pour les systèmes intensifs
Les systèmes intensifs, grâce à l’utilisation du maïs ensilage notamment, bénéficient d’une plus grande souplesse. D’après l’expert, la première voie d’adaptation consiste à « valoriser l’herbe au pâturage par l’extension de la période de pâturage ». La fabrication de foin de qualité peut être un complément à l’exploitation de l’herbe. La 2ème stratégie s’oriente vers la constitution de stocks. Lorsque les ressources en eau sont disponibles, le maïs irrigué sécurise le système. Si l’irrigation est impossible, le sorgho grain ensilé peut être une alternative intéressante. « En irrigué, le maïs est plus productif, mais en sec, c’est le sorgho qui est plus productif. » remarque Gille Lemaire. Les céréales immatures et les protéagineux permettent de s’affranchir des risques liés à la sécheresse tout en conservant une certaine souplesse grâce à la possibilité de changer la destination de la production en fonction des besoins. D’un coût financier non négligeable, les rations sèches sont intéressantes pour les élevage les plus intensifs.
Pour Gilles Lemaire, « les systèmes d’élevage doivent développer des dispositifs d’autoprotection. Dans cette optique, la diminution globale du chargement est la 1ère réponse. » Les élevages intensifs doivent aller vers une diversification des systèmes. Enfin, il est bon de rappeler la complémentarité des systèmes céréaliers et de l’élevage.
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