« Cinq longues années, mais la réussite est à l’arrivée », souligne Alain Simon, éleveur et président du Gie Acor (Plouvien – 29)

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Presque 5 ans jour pour jour après la création de l’Association collectif résorption (Acor) initiée par des éleveurs de Plouvien (29), la station de traitement biologique du lisier et co-compostage de déchets verts a été inaugurée. Présentation de cette station collective née de la volonté de 14 éleveurs de la commune avec son président Alain Simon.


La station est prête (© Web-agri)
« Cinq longues années, parfois fatigantes, mais la réussite est à l’arrivée, donc on oublie vite », a résumé Alain Simon, éleveur et président du Gie Acor lors de l’inauguration de la station le 27 octobre dernier. L’éleveur a rappelé les faits marquants de ces 5 dernières années qui aboutissent aujourd’hui à une station fonctionnelle qui traite les effluents de 14 élevages, mais aussi les déchets verts urbains de 13 communes (36.000 habitants). C’est le véritable « Ticket gagnant » de l’opération, souligne Alain Simon. « Les urbains ont aussi compris qu’on traitait leurs déchets !».


« Le minimum de chance nécessaire, on l’a même eu », souligne  Alain Simon (© Web-agri)
Pour en savoir plus sur la démarche collective du Gie Acor, lire le témoignage d'Alain Simon recueilli sur la plate-forme recherche et développement lors du Space 2005. A lire, en cliquant Ici
Au cours de ces cinq années, tout a été fait pour « éviter les reproches faits à ces projets là », insiste le président du Gie Acor. Le projet de traitement collectif est ouvert aux éleveurs d’une seule et même commune, le site a été choisi pour son caractère isolé, avec l’inconvénient d’être excentré par rapport aux 14 exploitations, et donc « un coût de transport  supplémentaire supporté par les éleveurs pour s’assurer la réussite du projet ». La commune s’est impliquée dans le projet, un plan de communication a été mis en place vers les riverains, habitants de la commune et ostréiculteurs. De fait, le projet n’enregistrera aucune opposition et recevra des avis favorables unanimes.
« Le minimum de chance nécessaire, on l’a même eu », souligne enfin Alain Simon qui explique que le calendrier de construction mis en place en décembre 2005 était très serré administrativement : « Il a fallu gagner deux mois et les constructeurs ont tenu les délais, et heureusement la météo a été avec nous ! »

Traitement biologique et co-compostage

Pour en savoir plus, voir aussi Reportage photos - La station collective de traitement de lisier et de co-compostage du Gie Acor (Plouvien - 29), en cliquant Ici

« Nous avons choisi le système de traitement biologique Carbofil » explique Alain Simon, « pour une question de coût et aussi de facilité de fonctionnement. Un seul petit bassin est nécessaire. La station reçoit le lisier. Il est centrifugé. La partie liquide est traitée en bassin et le refus de centrifugation est mélangé aux déchets verts et composté.» Le refus de centrifugation est chargé en phosphore et métaux lourds. Son co-compostage avec les déchets verts confère au produit final des qualités agronomiques répondant aux normes Cerafel. Il peut ainsi être utilisé pour la fertilisation des cultures légumières de la région.
En sortie de bassin, l’eau de lagunage, riche en potasse, retourne sur le plan d’épandage des éleveurs.

Schéma de fonctionnement de la station (© Gie Acor)

L’investissement de 1,473 millions d’euros est pour 1 million d’euros à la charge des 14 éleveurs (68% de l’investissement) avec une répartition fonction de la taille et de la typologie de chaque élevage. Les 473.000 euros complémentaires proviennent de subventions de l’agence de l’eau, du conseil régional et du conseil général. Le coût du lisier traité est ainsi estimé à 7,40 €/m3.

La ferme Acor

14 exploitations agricoles qui représentent 40 actifs
104.000 unités d'azote à traiter
1.800 truies et la suite (Taille moyenne des élevages: 140 Truies NE)
300 vaches laitières et la suite
24.000 poules pondeuses
417 hectares de Sau

 

 

 

Enfin, explique Alain Simon, la station va générer la création de trois emplois. Une personne sera employée au transport du lisier des exploitations vers la station et au retour de l'eau de lagunage. Et deux emplois sont générés à la station de traitement des déchets verts. Quand au fonctionnement proprement dit de la station biologique, il est automatisé et nécessite uniquement une présence journalière pour la collecte d'échantillons et la surveillance. Ce travail sera assuré en alternance par les éleveurs sous la forme d'astreintes.


Les éleveurs, leurs épouses et les officiels de la région étaient présents pour l'inauguration de la station (© Béatrice Colleu, Web-agri)

 

 

 

 

 

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,14 €/kg net +0,04
Vaches, charolaises, R= France 6,99 €/kg net +0,05
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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