Instaurée en 1966 par la loi sur l’élevage, la Cnag (Commission nationale d’amélioration génétique) assurait un pilotage national de l’amélioration génétique du ministère de l’agriculture. Avec la nouvelle loi d’orientation agricole, la Cnag reste en place mais une autre structure vient d’être officiellement reconnue en tant qu'organisation professionnelle, France génétique élevage (Fge). Cette annonce a été faite le 18 octobre lors d‘une journée de formation sur le nouveau dispositif génétique (*).
A lire également à ce sujet : Article « Ruminant - Création de l’Interprofession nationale génétique des ruminants "France génétique élevage" » paru sur Web-agri le 18/05/2006. A lire en cliquant ICI. |
« Aujourd’hui, l’interprofession est une structure légère qui repose sur l’utilisation de moyens existants, elle fonctionne sur le Fonds national de l’élevage (Fne) prélevé sur les produits viande», précise Pierre-Louis Gastinel. « Demain, la contribution devrait être assise sur l’ensemble des producteurs, il a été proposé qu’elle puisse être liée à l’animal identifié. » « C’est bien le Fne qui permettra d’assurer des ressources financières stables à ce dispositif », confirme un représentant du ministère de l’agriculture.
Séparation nette des exigences sanitaires et zootechniques
Composition de France génétique élevage * 10 membres actifs Assemblée permanente des Chambres d’agriculture Fnb, Fno, Fnec Fédération nationale des producteurs laitiers Fédération Bovin Croissance France Contrôle laitier France Upra Selection Unceia Comité national brebis laitière Trois membres associés |
Cette organisation Fge s’instaure dans le cadre du nouveau dispositif génétique français qui marque une séparation nette des exigences sanitaires et zootechniques. Les réglementations zootechniques nationales s’effacent pour se conformer aux exigences européennes devant permettre le libre échange des reproducteurs et l’absence de barrières douanières.
Les opérateurs de centre de collecte de la semence et des centres de stockage seront habilités sur la base de la réglementation sanitaire. La traçabilité dans ce domaine sera renforcée au premier janvier 2007. Les animaux seront suivis mais cette traçabilité est étendue aux mouvements du matériel de reproduction (semences, embryons,…).
« Certains pays européens ont déjà subi il y a longtemps cette évolution qui conduit à l’absence de réglementation zootechnique. Dans les faits, cette absence de réglementation est largement compensée par les niveaux et les exigences mises en place par les acteurs eux-mêmes », souligne Pierre-Louis Gastinel. « On va évoluer dans une ambiance générale européenne qui est celle d’une absence de réglementation sur la valeur des reproducteurs, sur la qualité génétique. » Ce n’est plus alors la réglementation qui garantit la qualité du dispositif mais le système de management de la qualité.
« L'établissement départemental de l’élevage disparaît »
Il suffira dans les faits qu’un taureau laitier dispose d’un coefficient de détermination de 0,5 pour pouvoir être proposé aux éleveurs. « Peut on craindre à court terme des fausses publicités et des effets marketing ?», soulève Bernard Bibe, de l’Inra (Institut national de la recherche agronomique). Et de poursuivre, « je me de demande si la régulation ne va se faire justement sur la valeur génétique. »
Alain Malafosse, directeur adjoint de l’Unceia se demande s’il ne faut pas établir un label Dispositif génétique français. « On va avoir différents segments de marché qui vont apparaître de façon beaucoup plus claire », ajoute-t-il. « En laitier, le taureau indexé agréé ou le taureau mis à l’épreuve au testage, tout ça va augmenter et embellir avec le nouveau marché. » Cela peut-il perturber l’évaluation internationale ? Non, répond Jean Claude Mocquot, responsable du département génétique à l‘Institut de l‘élevage. «L’objectif d’Interbull est de rendre l’information comparable et après ce sont les éleveurs qui choisissent».
Sur un plan très concret, « l’établissement départemental de l’élevage disparaît pour devenir un service de chambre d’agriculture avec dérogation territoriale », précise Erik Rehben, responsable des systèmes d’information et de traçabilité animale à l’Institut de l’élevage. En réalité, la loi officialise une pratique d’ores et déjà réalisée avec une mission qui ne change pas : identification animale et l’enregistrement des filiations bovines. Cette évolution prépare la prochaine généralisation (probablement en juillet 2008) de l’enregistrement de la parenté bovine sur tout le territoire.
« Le volet contrôle de performance qui devait devenir un service universel par filière sera en réalité une mission de service public confiée à des opérateurs indépendants », annonce un représentant du Ministère de l’agriculture. Quant à l’Inra, elle garde l’exclusivité de la maîtrise d’œuvre des systèmes d’information génétique. Seuls les index calculés par l’Inra auront valeur officielle.
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