La consommation de maïs grain humide participe à améliorer l’état sanitaire des vaches laitières au pâturage. Au Gaec de la Sudairie, les associés ont également choisi le maïs pour ses qualités énergétiques associés à un pouvoir acidogène inférieur aux céréales comme le blé.
Gaec de la Sudairie, Ercé-près-Liffré (35)
Gaec à 3 UTH : Francis, Jean-Pierre et Marie-France Avignon
Quota laitier de 500.000 l en race Prim’Holstein (62 vaches laitières) avec une moyenne à 9.400 kg
SAU de 133 ha dont 36,5 ha de prairies temporaires, 22 ha de maïs fourrage et 1,5 ha de maïs grain humide, 39 ha de blé, 6 ha de lupin d’hiver, 5 ha d’orge d’hiver, 4 ha de pois de printemps, 2,5 ha de prairie permanente et 6 ha de colza d’hiver, 10 ha de gel ( dont 6 ha de colza jachère industrielle)
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« Chez les bovins, l’utilisation du maïs grain humide permet d’apporter une quantité suffisante d’amidon dégradable dans le rumen pour satisfaire l’équilibre nutritionnel et prévenir les risques de pathologie digestive (acidose) tout en préservant une quantité d’amidon digestible dans l’intestin», confirme l’Institut du Végétal Arvalis (1).
Rigueur au niveau de l'hygiène pour le maïs grain aplati
![]() "En période de pâturage, il y a toujours un manque d’énergie dans la ration", explique Marie-France Avignon (© Web-agri) |
Pour Marie-France Avignon, l’intérêt économique du maïs grain aplati n’est pas ce qui doit motiver un éleveur pour adopter cet aliment, à moins peut-être de réaliser soi-même le chantier. Pour leur part, les associés ont choisi de faire appel à un prestataire de service, une heure et demie suffisant à mettre en boudins les 150 quintaux de maïs grain récoltés sur l’exploitation. Il faut compter 25 € le mètre linéaire (travail et bâche compris). L’utilisation est ensuite très facile. Marie France conseille cependant une grande rigueur au niveau de l’hygiène, les abords doivent être très propres. « Le silo doit être disposé sur un sol bétonné. La moindre entrée d’air peut être fatale. Enfin, il faut une vitesse d’avancement suffisante d’au moins 10 cm/jour, en dessous de laquelle apparaissent des risques de développement de moisissures. »
Ne pas négliger les transitions alimentaires
Le pilotage des formes d’énergie apportées aux VL a donc fait partie de l’ensemble de la démarche des associés pour allier les performances et l’absence de pathologies digestives sur le troupeau. Par ailleurs, les associés ont appris à gérer plus finement la fibrosité de la ration, quitte à apporter de la paille hâchée, à harmoniser les transitions alimentaires, à ajuster le hâchage du maïs ensilage à la récolte et à adapter certaines matières premières de la ration. « Les transitions alimentaires ne sont pas à négliger. Une vache met trois semaines à s’acclimater à une nouvelle flore, seul le changement de silo de maïs avec un maïs récolté sur la même parcelle, réclame une transition alimentaire. Pour éviter les problèmes de transitions alimentaires avec la mise à l’herbe, les vaches consomment de l’herbe, de la luzerne ou du trèfle toute l’année. Dans la pratique sur notre exploitation au printemps, lorsque le pâturage n’est pas accessible aux VL pour des raisons météo, nous leur fauchons de l’herbe type Rgi (ray grass italien) puis nous la distribuons à l’auge directement. La luzerne et le trèfle sont distribués de la même façon quand l’herbe diminue au pâturage, les surplus de trèfle et de luzerne sont récoltés sous forme de foin que nous réintroduisons dans la ration d’hiver pour en augmenter la fibrosité. »
Qualité du lait
Pour ce qui est de la qualité du lait, les taux ont plutôt eu tendance à augmenter sur les dix dernières années. « En moyenne, l’an passé, nous étions à 32,5 de TP (taux protéique) et entre 42 et 44 en TB (taux butyreux). » En termes de cellules et de butyriques, Marie France n’a pas observé de variations significatives en fonction des régimes alimentaires des VL. En revanche, la procédure et la rigueur lors de la traite ont une influence directe sur la qualité sanitaire du lait. « Chez nous, nous appliquons une procédure extrêmement rigoureuse qui a porté ses fruits. Nous n’avons pas eu un seul point de pénalité ces dernières années ! », témoigne Marie-France. A l’entrée de chaque bande de vaches dans la salle de traite, Marie France lave les pattes des laitières ainsi que le quai. « La rigueur commence par l’hygiène du trayeur, les mains doivent être très propres, quitte à se laver 10 fois, 20 fois pendant la traite. Ensuite, je réalise un pré-trempage avec un produit adapté. Je pratique un essuyage de chaque trayon avec des lavettes individuelles, suivi d’un essuyage papier en séchant bien le bout du sphincter, une seule particule de bouse suffit à contaminer le tank. J’éjecte les premiers jets dans un bol à fond noir et seulement après je pose les gobelets trayeurs. Avec cette procédure rigoureuse, certes je mets une heure et demie pour traire 60 VL mais c’est ainsi que nous n’avons eu aucun point de pénalité. »
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