Le logiciel « Perfagro » réalisé par le Céréopa, est un outil d’aide à la décision qui permet d’optimiser la rentabilité et l’organisation de l’atelier laitier en termes de choix d’assolement et de ration. Cogedis a réalisé une simulation pour mesurer l’impact économique d’un passage en ration sèche.
Est-il intéressant de passer à la ration sèche ? Si le système comporte des avantages certains aux plans technique et organisationnel, il est indispensable d’analyser l’incidence économique au cas par cas. Il ressort de cette étude que la rentabilité économique de ces rations divergent selon cinq critères : les objectifs personnels de l’exploitant, le calendrier de mise à l’herbe, la génétique du troupeau, la capacité de production et de stockage des fourrages et la situation financière de l’exploitation. Certes ces rations garantissent une meilleure réponse aux besoins nutritionnels du troupeau, mais attention à la trésorerie.
Une ration sèche se compose généralement de 15 à 20 kg d’aliment unique complémenté par 6 à 8 kilos de foin. L’aliment unique a la particularité de combiner un apport en protéines et en énergie, mais également en fibre. Il se distribue au Dac, au nourrisseur ou au cornadis. La distribution de la ration est simplifiée, ce qui permet de réduire la main d’œuvre nécessaire sur l’exploitation.
4 simulations
Caractéristique de l'exploitation SAU: 85ha |
La 2e simulation avait pour objet le passage en ration sèche avec le même niveau de production. Cette simulation se base sur les hypothèses que l’aliment est distribué au DAC et le foin est en libre-service, la période de pâturage n’est pas modifiée et le prix de l’aliment unique est de 190€/tonne.
L’analyse des résultats montre une hausse du poste d’achat d’aliments. Le développement des cultures de ventes reste limité car les besoins en foin sont importants (140 t de MS). L’aliment est distribué avec du foin pendant la période hivernale et en complément de l’herbe durant le pâturage. Au total, 100 tonnes d’aliment doivent être achetées. L’abandon d’une mélangeuse permet d’importantes économies sur la distribution des aliments.
Dans la 3e simulation, la paille rentre dans la ration. Cette simulation est basée sur les hypothèses que la capacité de production et stockage en foin est limitée à 60 tonnes de MS/an, et les besoins en fibres sont assurés par une complémentation avec de la paille. L’analyse du résultat montre que ce système pénalise encore plus la rentabilité de l’atelier laitier. Dans la solution proposée, la culture de blé se développe car elle représente un double intérêt : augmentation des produits végétaux et production de paille pour la ration. Pour assurer la tête de la rotation, le maïs fourrage est remplacé par du colza et du maïs grain. Mais le développement des cultures de vente ne permet pas de compenser le coût des 130 tonnes d’aliments achetées annuellement. Ce volume est supérieur à la simulation précédente car il est nécessaire de compenser la faible valeur alimentaire de la paille par rapport au foin.
Augmenter la production
Lorsque le potentiel génétique du troupeau le permet, il est possible d’augmenter le niveau de production en adaptant les apports nutritionnels. Avec la ration sèche, les apports sont mieux maîtrisés, cet objectif est donc plus facilement réalisable. Dans la 4e simulation, l’hypothèse retenue est une hausse du niveau de production à 9300 litres/VL, qui permet de diminuer le cheptel laitier de 7 vaches. L’analyse du résultat montre une baisse des frais d’élevage et de renouvellement, qui compense en partie la hausse du coût alimentaire. Pour la gestion de l’assolement, les besoins totaux en fourrage diminuent, il est donc possible d’augmenter les surfaces consacrées aux cultures de ventes. La réduction du cheptel et l’augmentation des surfaces implantées en culture de vente permettent donc de compenser l’impact du passage en ration sèche. L’intérêt sera d’autant plus important que la hausse du niveau de production permet d’éviter certains investissements (augmentation du nombre de places), le recours à une main d’œuvre salariée. Avant toute décision, une simulation technico-économique et financière s’impose.
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