D’après une étude Cogedis sur les exploitations laitières spécialisées, le niveau de référence laitière joue un rôle positif sur les résultats.
Des charges importantes jouent en défaveur des exploitations à faible quota
La référence laitière a-t-elle une influence sur le résultat de l’exploitation ? Dans un contexte d’agrandissement des structures, c’est la question que s’est posé Cogedis avant de lancer cette étude. La réponse apparaît nettement positive. Ainsi, le résultat de gestion par UTH familiale passe de 12758 € pour les exploitations entre 200 et 300 000 l de référence à 19571 € pour celles au-dessus de 500 000 l. Cela s’explique par les économies d’échelle, mais aussi par une productivité plus importante. Un UTH gère 90000 litres de plus chez les plus de 500 000 litres par rapport aux moins de 200 000 l. Par ailleurs, l’Excédent brut d’exploitation (EBE) suit la même tendance et augmente en même temps que le quota (voir graphique). Il passe de 154,8 € /1000 l pour les moins de 200 000 à 176,7 € pour les exploitations entre 400 et 500 000 l. Toutefois, ce différentiel s’atténue au-delà de 500 000 litres. L’inversion de cette courbe peut s’expliquer par une charge de travail trop importante par rapport à la main d’œuvre disponible. Cette situation peut en effet conduire à la dégradation des performances techniques qui se répercute à la fois sur le résultat de gestion et l’EBE. Il existe donc un seuil critique à évaluer par exploitation afin d’optimiser ses résultats économiques.Charges importantes pour petits quotas
Côté produits, là ce sont les exploitations ayant un quota inférieur à 200 000 l qui se démarquent. Les différences les plus notables se situent au niveau du lait (moins riche en TB et TP avec les gros volumes) et sur la viande. Les races mixtes, permettant de mieux valoriser la viande étant plus présentes dans les exploitations à petits quotas. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, c’est également dans ces exploitations que l’on trouve les charges alimentaires les plus élevées. En effet, même si elles ont opté pour un système extensif, avec un coût de concentré limité, le coût des fourrages, lui, est largement plus élevé que dans les exploitations de plus de 500 000 l. Ceci s’explique par un coût de l’hectare de fourrage consommé nettement supérieur pour une vache qui produit 5000 l que pour une autre qui en produit 8000… Toutes les autres charges proportionnelles (vétérinaire, paille…) sont légèrement supérieures pour les systèmes de petite taille. Au final, ce sont 6 € / 1000 l qui séparent les deux extrêmes.
Concernant les charges de structure, là encore elles baissent quand le quota augmente. Cet effet positif est possible grâce aux économies d’échelle réalisées notamment sur la mécanisation. Une meilleure adéquation entre la taille de l’exploitation et le matériel utilisé contribue également à expliquer cela. Les charges de bâtiments, par contre, sont plus élevées dans les grandes structures. Cependant, ces dernières ayant déjà réalisé leur mise aux normes, ce qui n’est pas encore le cas chez la plupart des exploitations à petit quota, le surcoût ne s’élève qu’à 2,5 €/ 1000 l. Merci là encore aux économies d’échelle qui fonctionnent bien d’autant plus que les grandes structures disposaient déjà de bâtiments plus récents avec donc moins de frais pour la mise aux normes.
D’après l’étude de Cogedis, les exploitations laitières spécialisées à fort quota s’en tirent mieux que les autres sur le plan du revenu.
Le résultat de gestion
Lait produit |
< 200 000 |
200 à 300 000 |
300 à 400 000 |
400 à 500 000 |
> 500 000 |
Charges
Marge brute lait |
259,9 |
256,8 |
258,1 |
260,3 |
250,4 |
+ Autres marges et produits divers |
38,9 |
37,6 |
41,8 |
36,7 |
40,5 |
- Charges de structure |
231,7 |
220,3 |
221,3 |
214,8 |
210,7 |
Résultat de gestion par UTH familiale |
8995,4 |
12758,6 |
14849,7 |
17573,8 |
19571,2 |
Litrage moyen produit par UTH |
133188 |
166327 |
180340 |
202352 |
224450 |
![]() L'Ebe en fonction du quota |
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