Installé en 1995 à la suite de ses parents, Louis-Pierre Chauvin est éleveur laitier sur 51 hectares avec un troupeau de normandes. Ses objectifs principaux consistent à obtenir des vêlages groupés pour fermer la salle de traite quatre semaines dans l’année. Un objectif atteint qui procure certains avantages mais aussi des contraintes. Témoignage.
Lors de son installation en 1995, Louis-Pierre Chauvin dispose de 51 hectares répartis sur 3 sites distants. Il réalise de suite sa mise aux normes avec des aides du conseil général et construit un bâtiment pour les génisses et les taurillons. Une restructuration du parcellaire lui permet de disposer désormais de 52 ha sur deux sites.
Fermer la salle de traite quatre semaines
Louis Pierre Chauvin 35 ares par vache «Sur les 17 ha autour de l’exploitation j’effectue une rotation sur 7ans, », explique Louis-Pierre chauvin. « Ray-grass anglais et trèfle blanc pendant 5 ans, puis une année de maïs fourrage et une année de céréale. Ainsi je dispose de 13 ha groupés pour les vaches, soit 35 ares/VL ». Les 35 hectares restants sont à 5 km du siège l’exploitation. Une dizaine d’hectares subit la même rotation qu’au siège. Le pâturage est effectué par les génisses et les vaches taries. « Je cultive aussi 2-3 hectares de maïs grain qui permettent de récupérer 40 quintaux pour les veaux. Les céréales, blé principalement, fournissent 160 quintaux qui sont broyés à la récolte pour l’alimentation des vaches et des taurillons. Le reste est cultivé en maïs fourrage. » |
Jusqu’en décembre, les vaches reçoivent en complémentation 3kg de colza et 2 kg de blé. Ensuite et jusqu’en mars, c’est 2 kg de chaque. Puis jusqu’au 15 avril juste un kilo de colza. Après, c’est uniquement pâturage. Il y a 120 jours de pâturage seul. »
« La conduite en vêlage groupé, c’est avec l’objectif de fermer la salle de traite quatre semaines. Dès juin, je passe à une traite par jour le matin, avant de fermer pour 4 semaines »
Cette conduite impose une rigueur au niveau des inséminations, précise Louis-Pierre Chauvin. « Les inséminations ont lieu entre le 25 octobre et le 31 décembre. Pour les génisses, éventuellement un mois de plus, mais pas plus. L’âge de vêlage est donc de deux ou trois ans selon les objectifs de fermeture de la salle de traite. »
« Cette conduite a des avantages », souligne l’éleveur, « des lots homogènes, de bonnes conditions de vêlages (été), des veaux en bonne santé, le calendrier de pâturage correspond bien » et cela lève des astreintes de remplacement !
Il y a bien sûr des inconvénients, précise Louis-Pierre Chauvin, « maîtriser la reproduction, une pointe de travail en octobre : encore quelques vêlages, l’ensilage, les veaux… »
Limiter le taux de renouvellement
L’éleveur souhaite maintenant améliorer la reproduction pour limiter le taux de renouvellement. « En 2004, mon taux de réussite en première IA était de 75%, un peu moins en 2005 », commente l’éleveur. « Deux à trois vaches reviennent en chaleur après le 31 décembre, il faut en acheter d’autres. Il y a 10% de taux de renouvellement en plus qu’avant. Il faut donc améliorer la reproduction, surveiller de près les chaleurs, offrir une complémentation en énergie à cette période.. ». Pierre-Louis Chauvin envisage différentes possibilités pour améliorer la situation. « L’excédent brut d’exploitation (Ebe) se situe à 200€/1.000l, pénalisé par le renouvellement », conclut-il.
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