L'Ouest de la France, épargné jusqu'à présent par la grippe aviaire, est moins exposé au virus H5N1 que l'Est où se sont réfugiés les migrateurs fuyant les vagues de froid qui ont touché en février l'Est de l'Europe, selon les spécialistes des flux migratoires.
Dans l'Ouest de la France, première région productrice de volailles du pays, des mesures de précaution drastiques ont été prises pour protéger les élevages situés près des zones humides fréquentées par des centaines de milliers d'oiseaux d'eau sauvages: canards, oies et autres migrateurs transsahariens en provenance d'Afrique où le virus H5N1 a commencé à faire son apparition. Ces migrateurs suivent au printemps un flux sud-nord longeant la façade Atlantique, l'un des trois grands axes migratoires traversant l'Europe avec un axe nord-sud central "Italie-Rhône-Rhin" et un axe est-ouest qui s'étend de la Russie à l'Allemagne et exceptionnellement à l'Est de la France via la Mer Noire et les Balkans.
La migration des oiseaux d'eau par le flux sud-nord occidental arrive bientôt à son terme et "on n'a pas encore trouvé en France de migrateur transsaharien touché par le virus: pour l'instant donc il n'y a pas de risque pour l'Ouest de la France", assure Philippe Dubois, ornithologue et spécialiste de la migration des oiseaux à la Ligue de protection des oiseaux (LPO). Au lac de Grand-Lieu, au sud de Nantes, un site fréquenté chaque hiver par près de 100.000 oiseaux d'eau, Christophe Sorin, technicien de la fédération de chasse de Loire-Atlantique qui assure la surveillance du lac, n'exclut cependant pas l'arrivée d'oiseaux contaminés en provenance d'Afrique où se retrouvent de très nombreux migrateurs de tous horizons.
Les oiseaux retrouvés morts du virus H5N1 dans l'Ain sont quant à eux issus du flux migratoire venant de Russie. "L'Est de la France est la bordure occidentale de leur aire d'hivernage. Ces oiseaux qui hivernent habituellement en Europe centrale, près de la Mer noire ou en Allemagne, ont été probablement poussés vers l'ouest par les vagues de froid de février", explique Philippe Dubois.
Alain Caizergues, ingénieur-chercheur responsable du programme national de suivi des migrations des canards plongeurs à l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), estime que la majorité des oiseaux présents dans l'Ain vient des alentours de la Mer Noire, comme les quelque 20.000 milouins (canards plongeurs) qui se sont massés dans les étangs de la Dombes (Ain). Pour lui, ces oiseaux qui effectuent une migration très étendue d'est en ouest "sont restés là parce qu'il y avait un redoux, mais si jamais il se met à faire très froid tardivement dans cette région il est possible qu'ils viennent encore plus loin vers l'Ouest".
Les flux migratoires des oiseaux restent ainsi soumis aux conditions météorologiques, ce qui explique la difficulté pour les scientifiques à anticiper les zones à risques où pourraient apparaître de nouveaux foyers de H5N1. D'autant plus que "les foyers épidémiques observés ne suivent pas les voies habituelles de migrations", constate Philippe Dubois. Pour lui, "le plus grand migrateur aujourd'hui c'est le poulet", qui mondialisation aidant est désormais au centre d'un commerce international illégal. "Le risque ce serait plutôt des mouvements de volailles non contrôlés", assure-t-il.
« J’ai opté pour un système très simple car c’est rentable »
Réformer ou garder ? 26 éleveurs dévoilent leur stratégie de renouvellement
Le vêlage 2 ans n’impacte pas la productivité de carrière des vaches laitières
« J’ai gagné presque un mois d’IVV grâce aux colliers de détection de chaleur »
Le biogaz liquéfié, une solution pour les unités de cogénération dans l’impasse
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Pourquoi la proposition de budget de l’UE inquiète le monde agricole
Matériel, charges, prix... Dix agriculteurs parlent machinisme sans tabou
Quelles implications environnementales de la proposition de l’UE pour la Pac ?