La grippe aviaire a continué dimanche à gagner du terrain en Europe avec son apparition en Suisse et de nouveaux cas en Allemagne, en Roumanie et en France.
Si aucune contamination humaine n'a pour l'instant été signalée sur le Vieux continent, la maladie provoque déjà des dégâts économiques: après le Japon, Hong Kong a à son tour interdit dimanche les importations de volailles et de foie gras de France. En Asie, la Chine s'inquiète d'un regain de l'épidémie avec le retour des oiseaux migrateurs au printemps. L'Inde a, de son côté, fait abattre des centaines de milliers de volailles après la découverte dans l'ouest de foyers de H5N1, la forme la plus virulente de la grippe aviaire, et a soumis près de 90.000 personnes à des examens.
Dimanche, cela a été au tour de la Suisse de confirmer l'arrivée de la maladie sous la forme du virus H5, diagnostiqué sur un harle, un canard sauvage trouvé mort sur les rives du lac Léman. Dans un premier temps, la confirmation de plusieurs cas avait été annoncée. Mais les analyses effectuées sur trois autres canards retrouvés au même endroit ont été négatives. Un échantillon a été envoyé au laboratoire de référence au Royaume-Uni pour déterminer s'il s'agit du redoutable H5N1.
Les deux régions de Suisse concernées sont voisines de zones contaminées en France et en Allemagne, et la Confédération helvétique s'attend à être rapidement touchée. Les autorités sanitaires suisses estiment que, si la maladie devenait aisément contagieuse pour l'homme à la faveur d'une mutation du virus, elle pourrait faire jusqu'à 10.000 morts et deux millions de malades sur 7,3 millions de Suisses. L'épizootie de grippe aviaire a continué de s'étendre parmi les oiseaux sauvages en Allemagne, avec l'annonce dimanche de trois nouveaux cas dans le nord et de deux cas suspects dans le sud. Les élevages allemands de volaille n'ont pour le moment pas été touchés.
Seule la France est dans ce cas dans l'Union européenne, avec la découverte du H5N1 dans un élevage de dindes du département de l'Ain, dans l'est. Dimanche, les autorités ont annoncé qu'une cinquantaine de cygnes et de canards sauvages étaient morts ces derniers jours dans la même région. Le ministre de l'Agriculture, Dominique Bussereau, a indiqué un peu plus tard que la présence du virus H5N1 avait été confirmée sur 15 de ces cygnes sauvages. Les autorités ont interdit l'accès aux étangs de la région pour prévenir toute nouvelle contamination. Les volailles sont déjà confinées dans un tiers du département depuis la confirmation de la grippe aviaire vendredi.
Le Japon avait immédiatement suspendu les importations de volailles françaises et des produits comme le foie gras. Hong Kong lui a emboîté le pas dimanche. Premier exportateur de volailles de l'UE, la France compte plus de 30.000 élevages professionnels avec un chiffre d'affaires annuel pour l'ensemble de la filière avicole estimé à 6 milliards d'euros et 65.000 emplois. En Roumanie, la présence du virus H5N1 de la grippe aviaire a été confirmée sur des volailles à Topalu, dans le sud-est du pays, a indiqué dimanche le préfet du département de Constanta, Danut Culetu. Il s'agit du 35e foyer de la maladie découvert en Roumanie, où plus de 180.000 volatiles ont été abattues. Dans ce pays toujours, un jeune homme présentant des symptômes évoquant la grippe aviaire a été transféré dimanche soir à l'hôpital des maladies infectieuses de Bucarest. Le patient, âgé de 21 ans, est orginaire du village de Cetate (sud de la Roumanie), où un foyer de grippe aviaire chez des volailles a été détecté début février.
En Russie, les experts du ministère des Situations d'urgence craignent que la région fédérale du sud, où des cas de grippe aviaire ont déjà été relevés, ne soit à court terme touchée dans son ensemble, selon le Centre de lutte contre les cataclysmes. En Chine, le ministère de la Santé a annoncé samedi l'hospitalisation dans un état critique d'une fillette de 9 ans et d'une femme de 26 ans contaminées par le virus H5N1. Le nombre de personnes atteintes de la grippe aviaire en Chine s'élève à 14, dont huit sont mortes. Le virus a tué plus de 90 personnes, majoritairement en Asie, depuis le début de l'épidémie en 2003.
Enfin, les autorités indiennes ont fait abattre des centaines de milliers de volailles et soumis 90.000 personnes ce week-end à des examens médicaux. Aucun cas humain n'a pour l'instant été détecté dans ce pays de plus d'un milliard d'habitants à majorité rurale, mais l'inquiétude a été ravivée par la découverte d'un nouveau millier de volailles mortes loin des premiers foyers. La présence du virus H5N1 a été annoncée ces derniers jours dans des élevages de deux Etats de l'ouest, le Gujarat et le Maharashtra. L'alerte a été donnée dans l'Etat de l'Assam, dans le nord-est de l'Inde, avec l'annonce qu'un millier de poulets y avaient été retrouvés morts ce week-end.
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