|
 L’animal élevé à l’herbe produit un muscle plus rouge (© Web-agri) |
|
«
Nous avons vérifié que la nature de l’alimentation des bovins modifie les caractéristiques des fibres musculaires », déclare Didier Micol, de l’Unité de Recherche sur les Herbivores de la Station Inra de Theix, à Saint Genes Campanelle (63).
« Nous étions au départ assez sceptiques sur l’effet de l’herbe sur la viande. Nous avons donc comparé la viande issue d’animaux élevés d’une part à l’herbe pâturée et d’autre part à l’ensilage de maïs, toute autre conduite égale par ailleurs. Nous avons réellement constaté des différences : l’animal élevé à l’herbe produit un muscle plus rouge, correspondant davantage aux attentes des consommateurs. De manière caricaturale et pour les besoins pédagogiques, on pourrait dire que le muscle rouge serait davantage celui du coureur de fond alors que le muscle blanc appartiendrait davantage au domaine du sprinter », développe le chercheur.
Mais les surprises ne s’arrêtent pas là.
« La viande des bovins élevés à l’herbe contient une teneur plus élevée en lipides intra musculaires, donnant davantage de saveur à la viande, parfois qualifiée de " pastorale". »
La viande des animaux élevés à l’herbe est aussi tendre, voire plus
Par ailleurs, contrairement aux idées reçues, la viande des animaux élevés à l’herbe est aussi tendre, voire plus, que celle des bovins ayant reçu une autre alimentation, à condition toutefois de comparer des animaux de même âge dans des systèmes à croissance rapide. « Nous nous attendions plutôt à vérifier le contraire », souligne Didier Micol.
Enfin, l’alimentation herbagère influence la nature des dépôts adipeux, privilégiant les acides gras insaturés. A ce titre de nouveau, le régime à base d’herbe produit une viande de bœuf qui se rapproche davantage des préconisations nutritionnelles sur la proportion souhaitable en acides gras saturés/insaturés.
Savoir à partir d’une viande, si l’animal a consommé des fourrages
Aujourd’hui, les chercheurs sont capables de vérifier, à partir d’une viande, si l’alimentation de l’animal a réellement été composée de fourrages. « Un certain nombre de molécules contenues dans l’herbe (dont les terpènes) permettent en effet de caractériser avec précision le produit final et permettent de déterminer la nature de l’alimentation », affirme Didier Micol. « Nous avons vérifié cela en travaillant avec l’Aoc (appellation d’origine contrôlée) fin gras du Mézenc, qui garantit une nourriture à base d’herbe de bonne qualité sur des pâturages situés entre 1200 et 1300 mètres d’altitude. Nous retrouvons dans les gras du bœuf du Mezenc les produits dérivés de certains terpène caractéristiques, nous permettant de vérifier si la viande a réellement été produite dans les conditions inscrites dans le cahier des charges de l’Aoc. »
Retrouvez les palmarès des concours bovins du Space 2025
Dans le Cotentin, « nous vivons avec 30 vaches et 30 hectares chacun »
270 000 vaches dans le désert algérien, est-ce vraiment possible ? Un agronome décrypte
Madison sacrée grande championne Holstein sur le ring du Space 2025
Logiciel, lactosérum, pailleuse… 4 inventions d’éleveurs primées au Space
La FNSEA appelle à « une grande journée d'action » le 26 septembre
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
Face à une perte de compétitivité inédite, accompagner davantage les agriculteurs
Comment préparer une vache à la césarienne
Le Grand Ouest met la main à la poche pour la recapitalisation bovine