Désormais directement touchée par la grippe aviaire, l'Union européenne maintient que des mesures géographiquement limitées de contrôle des volailles devraient suffire à enrayer l'épizootie, même si certains Etats membres envisagent des mesures plus drastiques.
Troisième exportateur mondial de volailles derrière le Brésil et les Etats-Unis, l'Union européenne ne cesse de minimiser les risques d'épizootie à l'intérieur de ses frontières depuis la découverte des premiers cas de cygnes sauvages en Grèce vendredi. Lundi, Philip Tod, porte-parole du commissaire européen à la Santé Markos Kyprianou, a à nouveau fait valoir que dans tous les cas découverts à ce jour dans l'UE, il ne s'agissait "heureusement" que d'oiseaux migrateurs et pas de volaille commerciale.
Et rappelé que le scénario d'une apparition de la maladie via des oiseaux sauvages avait été largement débattu en décembre par les experts de l'UE, qui ont préparé exprès des mesures ciblées de protection des élevages. La Commission européenne estime que ces mesures, appliquées en Grèce, en Italie et en Slovénie dès la découverte de cas suspects, sont suffisantes. Elle n'a pas l'intention de soumettre des mesures plus drastiques aux experts vétérinaires, qui se réuniront mercredi et jeudi à Bruxelles. "L'important, c'est que les Etats membres appliquent les mesures prévues dans le cadre communautaire sans hésitation. Les citoyens peuvent être rassurés que les mesures nécessaires sont prises immédiatement dans les pays concernés", a déclaré Philip Tod.
Ces mesures consistent à imposer un contrôle très strict -- avec confinement des animaux, interdiction de transport et hygiène renforcée -- sur les volailles situées dans une zone dite de "protection" d'un rayon de 3 km autour de l'endroit où un animal malade a été trouvé. Une zone de surveillance renforcée des élevages est par ailleurs instaurée dans un rayon de 10 km autour du foyer, qui s'accompagne d'une campagne d'information sur la grippe aviaire. Seule nouveauté dans le dispositif européen, qui ne change rien sur le fonds: la Commission demandera aux experts que les mesures soient imposées automatiquement à chaque fois qu'un nouveau pays membre découvre un oiseau migrateur potentiellement atteint.
Néanmoins, certains Etats membres, à commencer par la France, premier exportateur de volailles de l'Union, envisagent, au nom du principe de précaution, d'imposer l'enfermement de toutes leurs volailles, peut-être dès le milieu de la semaine. Le ministère français de l'Agriculture avait déjà étendu le 13 janvier le confinement à 58 départements au lieu de 26 précédemment, alors que l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments estimait l'application de mesures "non justifiée" à ce stade.
Après la découverte d'un cygne suspect en Slovénie, non loin de la frontière autrichienne, l'Allemagne a annoncé de son côté lundi qu'elle pourrait avancer la date d'enfermement des volailles. Berlin avait annoncé début février l'enfermement des volailles dans le pays à partir du 1er mars, par mesure de précaution contre une éventuelle contamination de la grippe aviaire par les oiseaux migrateurs.
Les autorités sanitaires belges ont indiqué qu'elles n'excluaient pas non plus de mesures plus strictes en cas de nouvelles informations sur la progression de la grippe aviaire, même si elles n'ont rien prévu pour l'instant. Pour la Commission, ces mesures plus strictes envisagées par certains Etats membres -- dont certains avaient déjà imposé temporairement un confinement des volailles l'an dernier -- ne remettent pas en cause ses propres recommandations. Les Etats membres sont "tout à fait libres" d'aller plus loin s'ils le jugent nécessaire, d'autant que conformément à une décision prise en novembre, ils doivent réévaluer le risque en permanence, selon Philip Tod. "Ce n'est pas à nous de faire une évaluation des risques en France et en Allemagne", a souligné M. Tod.
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