Frédéric Paboeuf, conseiller porc : « Des marges de progrès existent pour se rapprocher du potentiel des animaux »

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Frédéric Paboeuf, conseiller à la chambre d’agriculture des Côtes d’Armor a présenté lors d’une journée technique, les résultats d’une enquête sur le savoir-faire d’éleveurs de porcs en post-sevrage et engraissement. L'occasion de rappeler que certains facteurs d'amélioration liés à l'observation ou au contrôle des machines à soupe, « peuvent rapporter beaucoup ».


F. Paboeuf, « l'éleveur doit être observateur» (© Web-agri)

« L’aliment, c’est le poids lourd du coût de revient »,

rappelle, s’il est besoin, Frédéric Paboeuf. Il représente  59% du coût de revient. Pourtant l’enquête réalisée en 2004 auprès de 36 éleveurs alimentant leurs porcs charcutiers en soupe montre que « les plans d’alimentation en engraissement ne sont pas remis en question régulièrement ». Pas de remise en question et aucun travail de fond sur leur définition, ce à quoi s’ajoute, indique Frédéric Paboeuf, de «rares contrôles des machines à soupe : seulement chez 8% des enquêtés ».
Parmi les éleveurs enquêtés, quinze ont des résultats qualifiés de supérieur en terme de Gmq (gain moyen quotidien) et d’IC (indice de consommation). Des éleveurs qui selon le conseiller sont surtout « plus observateurs que les autres et plus respectueux des règles d’or de la conduite ». Selon Frédéric Paboeuf, « l’éleveur se doit d’être observateur, et présent dans les engraissements. Des marges de progrès existent pour se rapprocher du potentiel des animaux. Le sanitaire et le contenu de l’aliment ne font pas tout ! »

Pas de plan d’alimentation passe-partout en engraissement

 

 De meilleures pratiques en post-sevrage aussi

Chez les éleveurs les plus performants, les animaux  reçoivent en général deux distributions d’aliment par jour ce qui « permet d’offrir aux porcelets des aliments les plus frais possibles sur une période à risque » explique Frédéric Paboeuf.
Moins de trois portées par case, gestion séparée des sevrages précoces ou encore des fosses vidées et lavées plus souvent lors des vides sanitaires font aussi partie des pratiques plus systématiques chez les éleveurs enquêtés les plus performants.

Ainsi, en engraissement, les éleveurs les plus performants « modulent rapidement à la baisse les quantités de soupe distribuées (…) limitant ainsi les gaspillages d’aliment et les risques d’entérotoxémie ». Par contre, parmi tous les éleveurs enquêtés, 25% seulement ont fait évoluer leur plan d’alimentation en engraissement dans les 18 mois précédent l’enquête. Il n’existe pas de plan d’alimentation passe-partout en engraissement, souligne Frédéric Paboeuf. Et s’il faut bien partir d’une base théorique, « celle-ci doit être retravaillée régulièrement par l’éleveur en fonction de ses résultats et du comportement de ses porcs », insiste le conseiller de la chambre d’agriculture. Autre point à ne pas négliger, le contrôle du bon fonctionnement de la machine à soupe. 8% seulement des enquêtés ont effectué des contrôles dans les 18 mois précédant l’enquête.

Exploiter les indicateurs d'élevage

Face à ces résultats Frédéric Paboeuf incite les éleveurs à se remettre en question et à « exploiter pleinement les indicateurs d’élevages » . Il propose cinq points pour aider à progresser :
1- Contrôler la machine à soupe
2- Se fixer des objectifs dans son élevage : IC, Gmq et Tvm
3- Appliquer un plan d'alimentation théorique à adapter à la génétique de l’élevage et selon le contexte sanitaire
4- Laisser du temps au temps : pas de gros bouleversements dans la conduite (sauf si incident).
5- Peser les animaux en cours d’engraissement, analyser les bordereaux Uniporc, etc.

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Vaches, charolaises, R= France 6,99 €/kg net +0,05
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