Un bâtiment neuf pour vaches laitières avec bloc technique, stockage des fourrages et des déjections représente actuellement un investissement compris entre 4.000 et 7.000 euros par vache logée, selon le type de bâtiment et les options retenues. Ce coût a fortement augmenté ces dernières années, suivant le coût général de la construction. Limiter ce coût est la priorité pour tous ceux qui ont un projet de construction. Conseils du BTPL.
Pour limiter le coût d’un bâtiment neuf, il n’y a pas de solution miracle. Il faudra donc explorer toutes les pistes pour économiser sur les différents postes de construction. Quatre pistes sont à envisager :
(Cliquer sur le titre pour accéder au chapitre concerné) 1. Dès la conception, rechercher des solutions économiques |
1. Dès la conception, rechercher des solutions économiques
- Aménager et utiliser les anciens bâtiments
Une ancienne étable entravée peut par exemple être utilisée pour y placer un bloc traite, les vaches étant relogées dans un bâtiment neuf. Elle peut aussi être aménagée à peu de frais en stabulation pour génisses. - Prévoir un bâtiment évolutif et échelonner les investissements
Si l’exploitation dispose de paille, l’aire paillée reste le système le moins cher à l’investissement:
(Béton sous l’aire paillée pas nécessaire, fumier de l’aire paillée stocké sous les animaux)
Si les dimensions recommandées sont prévues dès la conception, ce type de bâtiment pourra facilement être transformé ultérieurement en logettes. - Réduire les terrassements en adaptant l’implantation du bâtiment.
L’orientation et l’emplacement du bâtiment sur la parcelle peuvent faire considérablement varier le volume de terrassement. La première étape de tout projet est de prendre les niveaux du terrain, pour estimer au plus juste ce volume. Une orientation limitant les terrassements est parfois incompatible avec la possibilité de construire un bâtiment ouvert. Il faudra alors privilégier la solution la plus économique.
Le coût des chemins d’accès, des amenées d’eau et d’électricité est lui aussi dépendant de l'emplacement du bâtiment ; il devra être le plus judicieux possible pour minimiser ces coûts. -
Construire un bâtiment semi-ouvert (© BTPL)
Si l'emplacement choisi est abrité des vents, ce choix permet des économies importantes sur la charpente et le bardage. - Limiter les surfaces au sol
Réduire la largeur de l’auge, les largeurs des couloirs d’exercice (en respectant 4 m minimum devant l'auge et 2,50 m entre couloirs de logettes). Envisager des systèmes d’auge sur tapis roulant ou auges doubles, positionner l'aire d’attente dans le couloir d’exercice, si le projet le permet.. - Privilégier des charpentes "standard, à faible portée, plutôt que des portées larges.
Attention cependant aux poteaux supplémentaires qui gêneront toute transformation ultérieure. - Renoncer dans un premiers temps aux options et automatismes
- Racler les couloirs d’exercice au tracteur plutôt qu’avec des racleurs automatiques.
- Monter une barre de garrot plutôt que des cornadis pour le couloir d’alimentation.
- Opter dans un premier temps pour du matériel de distribution des fourrages et de paillage simple : épandeur à fumier modifié en remorque distributrice à la place d’une mélangeuse, dérouleuse de paille portée plutôt que pailleuse. - Choisir une salle de traite simple et ne pas sur dimensionner
- Installer une salle de traite en épi plutôt qu'une traite arrière ou une salle de traite rotative. Attention cependant à bien réfléchir aux possibilités d’évolution du troupeau.
- Limiter les options (compteurs à lait, …).
- Envisager l'achat de matériel d’occasion, en prenant garde aux coûts d'adaptation imprévus.
- Comparer différentes solutions d’équipement ; par exemple une ligne haute simple équipement permet de bonnes cadences de traite avec un nombre de postes réduit. - Orienter les déjections vers des systèmes extrêmes : fumier compacts ou lisiers.
Les produits intermédiaires comme le fumier mou ou le lisier pailleux demandent des ouvrages d’égouttage ou de séparation complexes et souvent coûteux. -
Etudier la solution niches à vaches ou tunnel (© BTPL)
- Etudier la solution niches à vaches ou tunnel, si un traitement des eaux brunes avec épandage direct est possible sur le site. Ces solutions présentent cependant souvent un confort de travail moindre.
- Chiffrer avec attention le coût réel de ces solutions, en englobant l’ensemble des coûts du projet : surfaces de béton, traitement des déjections, liaison avec le bloc technique. Le choix de ce type de bâtiment, où les problèmes d’ambiance et les risques sanitaires sont plus difficiles à maîtriser que dans un bâtiment classique, se conçoit mieux dans un système reposant en grande partie sur le pâturage.
Attention Moins d’espace et de confort dans les bâtiments demande en contrepartie un travail d’astreinte et une surveillance plus importants pour prévenir des risques sanitaires accrus. Il faudra trouver le bon compromis entre économie, travail et qualité du lait. Moins d’équipements, c’est plus de temps à passer. Moins d’équipement peut donc demander du personnel supplémentaire. Ces solutions économes ne doivent pas compromettre les possibilités d’évolution futures de l’élevage : agrandissement, transformation des bâtiments. |
2. Se fixer un budget et établir des devis précis
- Définir une capacité maximale de remboursement d’emprunt, et en déduire l’enveloppe maximale du projet.
- Arbitrer entre contraintes financières, contraintes de travail, et goûts personnels
Etablir un cahier des charges précis des priorités et des concessions possibles en terme d’organisation du travail et de confort des animaux. - Chiffrer et analyser les dépenses poste par poste
Rechercher et trier pour chaque tranche de travaux (terrassement, charpente, maçonnerie, bardage, eau, électricité, équipement de traite, équipements divers) l'indispensable du superflu et les économies possibles. - Faire établir des devis précis
Demander pour chaque tranche de travaux (terrassement, charpente-couverture, maçonnerie, …) des devis précis à plusieurs entreprises spécialisées et comparer ce qui est comparable. - Ne pas oublier les dépenses "annexes" :
accès, matériel de raclage, de distribution, de brassage, stockage et traitement des déjections, épandage, … - Comparer les annuités créées par le bâtiment et les coûts de fonctionnement :
Achat de paille, épandage des déjections, etc…, pour les différentes options envisagées. - Rechercher toutes les subventions possibles
Cette phase du projet est souvent la plus longue et la plus laborieuse
3. Réduire les coûts de construction sur certains postes
- Envisager les bâtiments en kit
Les bâtiments en kit sont envisageables si le montage de la charpente peut se faire avec de la main d’œuvre disponible sur l’exploitation et du matériel assurant les conditions de montage en toute sécurité. Ce type de bâtiment ne présente cependant pas de garantie décennale pour tout problème imputable à la construction. -
Rechercher des matériaux économiques (© BTPL)
Comparer les coûts des charpentes, des panneaux préfabriqués aux parois en béton banché, des bardages bois, des murs sur longrines plutôt que sur fondations, des grilles brise-vent plutôt que claire-voie en bois ou tôles perforées, … - Retenir des solutions privilégiant le fonctionnel au tape à l’œil
Le carrelage du bloc technique n’est pas indispensable si l’on utilise du béton traité avec adjuvants spéciaux ou béton lisse qui reste à l’état brut, ou des parois préfabriquées. - Prévoir des silos sur dalles sans murs
- Envisager le stockage des liquides en fosse géomembrane, si les conditions de terrain le permettent.
- Envisager des sols stabilisés (décapés, empierrés, compactés) plutôt que bétonnés pour les accès.
- Envisager l’autoconstruction pour les travaux où les économies sont sensibles
(Gros œuvre, béton, murs, bardage). Attention cependant, aucune garantie pour tout problème imputable à la construction.
Attention Ce travail ne doit pas nuire au suivi du troupeau. |
4. Revoir le système de production pour réduire le coût du logement
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Explorer toutes les pistes pour économiser ! (© BTPL)
- Augmenter la part de pâturage permet de diminuer les stocks de fourrages et de déjections, et de construire des bâtiments simplifiés.
- Envisager le libre- service : réduction des coûts de distribution.
- Regrouper des ateliers laitiers pour réduire l’investissement par vache quand des économies d’échelle sont possibles et que les aspects humains ont été bien étudiés.
- D’autres pistes sont envisageables : utilisation du bloc technique en commun, ouvrages de stockage de déjections communs. Il faudra auparavant étudier la conformité du projet avec les différentes réglementations.
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