Jean-Jacques Héré, éleveur de porc « Tout a été fait au prorata de la production de chacun »

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La restructuration de l’élevage en 2002 oblige Jean-Jacques Héré qui ne dispose que de 10 hectares, à envisager le traitement de son lisier. Les premières questions sont posées : comment faire ? Quel type de station ? Son voisin a également un projet. Les premières discussions s’engagent. Ce sera le point de départ qui abouti en 2004 à la mise en service d’une station de traitement partagée entre 7 éleveurs. Témoignage.

 

Jean-Jacques Héré, NE à Plougar (29)


J-J.Héré, "c'est allé très vite"
(© Web-agri)

550 Truies NE
Plougar - 29
Deux sites distants de 5km
5 salariés
SAU 10 ha
« Avec 10 hectares, ce n’était pas simple », se souvient Jean-Jacques Héré. « Mon voisin avait déposé aussi un dossier ». Les premières discussions s’engagent entre les deux éleveurs « et on a pris un compas,…et  appelé tous les éleveurs dans un rayon de 500 m. Sept éleveurs se sont manifestés », raconte Jean-Jacques Héré. « Puis c’est allé très vite ! On voulait des règles simples pour éviter les conflits. Nous avons mis en commun tous nos dossiers pour calculer l’excédent d’azote à abattre et l’avons transformé en m3 à traiter. Ainsi une truie gestante correspondait à 4,8 m3/an, une place en engraissement à tant de m3 etc. Ainsi, aucune objection n’était possible ! Tout a été fait au prorata de la production de chacun ».  Il faut dire que les volumes à traiter varient de 1000 à 10.000m3 d’un éleveur à l’autre. Si certains éleveurs ont de faibles volumes à traiter, ils disposent par contre de surfaces indispensables à l’épandage de la fraction liquide résiduelle. Ainsi, explique Jean-Jacques Héré, « le GIE créé, dispose de sa propre autorisation d’exploiter et d’un plan d’épandage de 202 ha. Et pour le reflux solide, nous avons un contrat de reprise pour une exportation extérieure».

Faire appel à des compétences extérieures

  GIE Ar Zéas (Plougar- 29)
*Station biologique avec séparation de phases en tête par centrifugation
*Capacité de traitement : 23 000 m3
*7 éleveurs adhérents
*Irrigation de la fraction liquide résiduelle sur les surfaces mises à disposition par 4 membres du Gie
*Un réseau d’irrigation et transfert du lisier enterré utilisé par 5 éleveurs
*Utilisation tonne à lisier pour 2 éleveurs
*Coût d’investissement : 747.000 euros dont 200.000 de subventions : 27% du conseil général, 54% de l’agence de l’eau, 19% de la région.
*Coût net/m3 : 26 euros
« Sur notre région, nous étions parmi les premiers à envisager ce type d’association », relate l’éleveur finistérien. La décision est prise de faire appel à des compétences extérieures. « Ce n’est pas notre métier d’avoir un avis juridique, il fallait un œil extérieur. Nous avons fait appel à un bureau d’études en environnement pour mettre en commun nos dossiers. A nos centres de gestion et nos groupements pour choisir le type de traitement et à la chambre d’agriculture pour le choix du statut juridique et nous aider pour le règlement intérieur. Nous avons même fait appel à un consultant en communication. Nous avons affiché un panneau 4mx2m pour expliquer notre projet… »
Ainsi, souligne Jean-Jacques Héré « ça s’est passé facilement, comme un dossier individuel »
Avec le GIE, le règlement intérieur est obligatoire. Il a un double objectif et un double intérêt commente l’éleveur, « D’une part, savoir qui fait quoi et comment ?... l’apport de lisier à la station par qui, quand …et d’autre part, anticiper sur le devenir. Comment faire s’il y a un départ en retraite, une installation … »
Du coup, observe l’éleveur « il y a une grande complémentarité pour utiliser la station et avoir une bonne répartition de nos excédents et de nos rejets de station ».
« Dans notre groupe, pas une ombre au tableau en terme de complémentarité »,
insiste l’éleveur qui conclut « le fait de nous associer nous permet de nous rencontrer et même d’avoir d’autres projets. Par exemple, l’échange de parcellaires pour une meilleure répartition ».

 


Jean-Jacques Héré, «Dès le début, nous avons affiché un panneau 4mx2m pour expliquer notre projet…» (© DR)

 

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,14 €/kg net +0,04
Vaches, charolaises, R= France 6,99 €/kg net +0,05
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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