Le procureur de la République a requis jeudi soir trois mois de prison avec sursis contre neuf membres de la Confédération paysanne, âgés de 29 à 60 ans, jugés à Versailles pour la destruction, en juillet 2003, d'une parcelle de maïs transgénique à Guyancourt (Yvelines).
Dans un bref réquisitoire, le procureur Jean-Michel Desset, n'a trouvé aucune excuse aux prévenus: "Vous avez trahi les règles de la République", a-t-il affirmé, estimant que les essais menés à Guyancourt ne menaçaient en rien leurs parcelles et qu'il "n'y avait pas urgence et pas péril" justifiant leur opération "commando bien organisée". Auparavant, dès le milieu de la matinée, 400 manifestants s'étaient regroupés sous un chapiteau dressé à quelques centaines de mètres du tribunal, placé, comme le reste du centre-ville, sous haute protection policière. Parmi eux, l'ancien porte-parole du syndicat paysan José Bové, lui-même condamné mardi à 4 mois de prison ferme par la cour d'appel de Toulouse pour un arrachage de maïs transgénique en Haute-Garonne.
Après diverses prises de parole, les participants ont défilé aux cris de "Non aux OGM". Ils se sont ensuite regroupés devant le Palais de justice, avant de se disperser sans incidents à l'ouverture de l'audience. Les neuf prévenus, sept agriculteurs originaires des quatre coins de la France, un viticulteur du Gard et un salarié de la Confédération paysanne habitant dans les Côtes d'Armor, ont écouté en silence, certains prenant des notes, les dépositions des six témoins qu'ils avaient fait citer. Pendant plus de quatre heures, ces médecins et scientifiques ont dénoncé les méfaits des cultures d'OGM "en milieu ouvert" et, selon eux, le "non respect du principe de précaution", regrettant au passage que la recherche soit menée "au bénéfice d'intérêts privés" et non pour "l'intérêt commun". Interrogés à leur tour les prévenus ont reconnu, pour certains, avoir commis un acte "illégal mais légitime", revendiquant leur rôle de résistants" et invoquant "un péril immédiat".
Il leur était reproché d'avoir détruit, le 22 juillet 2003 sur le site de l'INRA (Institut national de recherche agronomique), une parcelle de maïs transgénique appartenant au Groupe d'étude et de contrôle des variétés et de semences (GEVES). Des faits qu'ils ont reconnus au cours de l'instruction. Ils avaient été interpellés le soir de l'opération en Seine-Saint-Denis, alors qu'ils venaient de déposer des fleurs de maïs, arrachées dans les Yvelines, devant la mairie de Bagnolet, située non loin du siège de la Confédération paysanne. Les avocats des parties civiles -le GEVES, ainsi que les sociétés Pioneer Overseas corporation et Monsanto agriculture France, ont demandé au tribunal la réparation des importantes "conséquences économiques et scientifiques" qu'ont entraînées la destruction de la parcelle expérimentale de maïs de Guyancourt- la chiffrant à 310.000 euros.
Après les plaidoiries des avocats de la défense, qui se poursuivaient dans la soirée, la 6ème chambre correctionnelle du tribunal de Versailles a mis son jugement en délibéré au 12 janvier.
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