Alain et Claudine Favrel sont naisseurs-engraisseurs sur un atelier de 180 truies à Quintenic dans les Côtes d’Armor. Ils se sont lancés en 1999 dans la FAF (fabrication d’aliment à la ferme) pour diminuer leur coût de revient. Alain Favrel explique les raisons de ce choix.
|
Earl de la Bluterie
|
Alain Favrel s’est installé en 1989 avec ses parents. L’exploitation compte alors un atelier naisseur-engraisseur de 100 truies et un troupeau de bovins viande. En 1993, quand ses parents prennent leur retraite, Alain Favrel est rejoint par sa femme sur l’exploitation. Ils se retrouvent alors confrontés à la mise aux normes : « Nous avons choisi d’arrêter la viande pour libérer des surfaces d’épandage pour l’atelier porcin. » En 1998, la crise porcine fait réfléchir le couple sur un moyen de diminuer les coûts de revient : « Quand le cours du porc s’est effondré, le prix de revient s’est trouvé décalé par rapport au prix de vente ; et les charges de structures, elles, n’avaient pas bougé. » Parallèlement, le prix des vente des céréales est faible : « Il nous restait la possibilité de jouer sur le coût de l’alimentation. Grâce à une simulation économique pour chiffrer les investissements et estimer le gain potentiel, nous avons constaté que, dans notre cas, c’était jouable. »
En 1999, Alain Favrel commence à introduire du maïs et des céréales produits sur l’exploitation dans l’alimentation des porcs. « L’arrêt de l’atelier viande a libéré des bâtiments utilisables pour la fabrique d’aliments. Dans un premier temps, nous avons stocké du maïs humide et des céréales, tout en continuant d’acheter des compléments dans le commerce. » Cette nouvelle activité plait à l’éleveur : « J’ai eu envie d’aller plus loin. J’ai donc décidé de fabriquer tout l’aliment afin de maîtriser complètement la formule. J’ai suivi une formation à la Chambre d’agriculture qui m’a été précieuse. »
Une économie de 12 € par tonne d'aliment
« Depuis 2001, nous sommes en régime de croisière, nous avons estimé le gain à 12 € par tonne d’aliment : l’objectif est atteint. Le surcroît de travail peut se chiffrer à 6 minutes par tonne d’aliment, essentiellement lors de la récolte. Les performances d’élevage sont globalement identiques et s’il y a un problème dans l’élevage, on ne remet pas en cause l’aliment. » La fabrication d’aliment sur l’exploitation reste un projet important qui doit être mûrement réfléchi : « L’installation de la FAF représente 229 000 €. C’est un investissement lourd mais sur du long terme. C’est pour cette raison que nous avons réalisé le projet en 2 temps. Ainsi, nous avons pu étaler les investissements, et voir si nous avancions dans la bonne direction. »
Alain Favrel est très heureux de son choix : « Nous n’avons pas encore beaucoup de recul sur cette activité, mais si c’était à refaire, je le referais. C’est une activité qui me plait bien et qui fait le lien entre les cultures et les porcs. Etant en ZES, il est quasiment impossible de développer l’atelier porcin. La fabrication d’aliment a été un moyen d’avancer : je commençais à tourner en rond de ne pas avoir de projet. »
|
|
![]() (© Chambres d'agriculture de Bretagne) |
|


Les anomalies génétiques qui impactent le troupeau laitier français
Le Herd-Book Charolais propose un outil pour prévoir la longévité des vaches
Les élevages bovin viande bio rentables, malgré seulement 0,05 €/kg de plus qu’en conventionnel
« Nous avons investi 1,1 M€ pour avoir une vie normale »
Les députés adoptent une série d'amendements attendus par les agriculteurs
L'Union européenne veut renforcer le soutien aux jeunes agriculteurs
Savencia et Eurial réduisent ensemble leur empreinte carbone
Forte tension sur les engrais azotés : les prix flambent en Europe
Qui sont les gagnants et les perdants de la Pac 2023-2027 ?
Comment inciter les éleveurs à se lancer en bio ?