Premier pays de l'Union européenne touché par un cas de grippe aviaire, la Grèce se préparait mardi 18 octobre à faire face à une propagation du virus, même si les autorités ignorent encore si celui découvert sur un îlot en mer Egée est bien le H5N1 potentiellement mortel pour l'homme.
Pour le moment la principale mesure prise par le gouvernement est l'interdiction des transports de volailles provenant de la région de l'île de Chios, à quelques kilomètres des côtes turques, assorti d'une "vigilance constante" quant à la découverte possible d'autres cas ailleurs dans le pays. "Après consultation avec le commissaire européen à la Santé Markos Kyprianou et les autorités vétérinaires de l'UE, nous avons ordonné l'interdiction du transport par bateaux de volailles vivantes, de viande de volaille et autres produits issus de la volaille", à destination du reste de la Grèce comme vers d'autres pays, a annoncé le ministre de l'Agriculture Evangelos Bassiakos. Une équipe de médecins du Centre de contrôle des maladies infectieuses (KEEL) est arrivé mardi matin à Oinousses, l'îlot en face de Chios, où une volaille a été déclarée positive au virus, pour opérer une batterie de tests sur le couple propriétaires de la petite ferme de dindes et dindons dont elle est issue. Le couple, deux retraités propriétaires d'un élevage d'une vingtaine de volailles, a été assigné à domicile pendant une semaine, soit le temps d'incubation du virus, a expliqué le KEEL. Lundi soir, à la demande du ministère de l'Agriculture, la préfecture de Chios avait également interdit sur l'îlot "le transport des personnes, des véhicules, de la volaille, d'animaux, de viande et d'alimentation pour animaux, ainsi que la sortie d'oeufs de l'exploitation". Mardi matin, des journalistes des télévisions grecques se déplaçaient toutefois sur l'îlot sans restriction, interwievant notamment le propriétaire de la ferme touchée.
Les mesures comprennent également la désinfection obligatoire des entrées et sorties des bâtiments des exploitations agricoles, le recensement des volailles de l'îlot et leur examen clinique. Pour le moment, aucune mesure d'abattage n'a été prise, le ministre ayant expliqué que "les mesures visant à la destruction de la volaille concernent le stade suivant, lorsque le virus aura été confirmé. Maintenant nous n'avons pas de confirmation" qu'il s'agit du H5N1. Le virus, d'un sous-type H5, a été détecté dans un seul échantillon de sang parmi neuf prélevés sur des animaux vivants de deux petites fermes. Evangelos Bassiakos avait précisé lundi qu'il faudrait désormais "sept ou huit jours" pour isoler et connaître la nature exacte du virus et savoir s'il s'agit du fameux H5N1, potentiellement transmissible à l'homme et responsable de plus de soixante décès depuis 2003 en Asie.
Voisine de la Turquie, où des cas de grippe ont conduit les autorités à lancer des abattages massifs, et située sur une zone de passage d'oiseaux migrateurs, la Grèce s'était préparée à la découverte du virus sur son sol. Elle avait notamment demandé la collaboration des écologistes et des associations de chasseurs pour traquer d'éventuels cas. Le ministère de l'Agriculture avait en outre décidé dès vendredi dernier d'enfermer les volailles des élevages certifiés biologique, soit quelque 250 unités situées à travers le pays, tout en excluant les poulaillers familiaux de cette mesure.
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