Une ferme pédagogique pour compléter le revenu et faire découvrir son métier

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« Nous accueillons des enfants pendant les vacances et faisons visiter l’élevage le mercredi après-midi. Notre objectif est d’associer la recherche d'un revenu complémentaire et le plaisir de faire découvrir son métier. L’accueil, c’est beaucoup de métiers à la fois et c'est très prenant. Il vaut mieux avoir un élevage qui tourne bien avant de s’y lancer. Il faut aussi être motivé, y aller progressivement, travailler en réseau et apprendre à communiquer.»

 

Ferme de Brénature


Marie-Eveline Duval (© Web-agri)

  • 3,5 UTH dont 3 mi-temps par contrat d'apprentissage et de qualification
  • 14 ha
  • Un atelier naisseur-engraisseur de 168 truies

 

Marie-Eveline et Jean-Pierre Duval sont naisseurs-engraisseurs à Saint-Servant sur Oust dans le Morbihan. L’atelier de naissage est en plein air et l’engraissement se fait sur paille. Les porcs charcutiers label rouge sont élevés suivant le cahier des charges des porcs fermiers de l’Argoat. Plusieurs éléments ont amené le couple à s’orienter vers l’accueil à la ferme. « Mon mari était seul responsable de l’élevage. Il était fatigué physiquement et mentalement et nous avions du mal à trouver de la main d’œuvre. » explique Marie-Eveline. « Pour ma part, j’ai toujours travaillé à l’extérieur avec des prises de responsabilité. J’avais l’impression d’avoir fait le tour professionnellement. Et puis j’avais envie de passer plus de temps chez moi avec mon mari. »  La motivation économique a aussi compté : « Les résultats économiques de l’exploitation n’étaient pas la hauteur de nos attentes, nous étions à la recherche de revenus complémentaires. »

 


(© Photo Chambres d'agriculture de Bretagne)

 

Marie-Eveline décide alors de rejoindre l’exploitation : « J’ai commencé à travailler sur l’élevage pour apprendre le métier : je n’avais aucune formation agricole. » Le couple décide de se lancer dans l’accueil d’enfants pendant les vacances scolaires. Ils obtiennent l’agrément jeunesse et sport en 2000. En 2003, l’exploitation reçoit l’agrément ferme pédagogique pour l’accueil de classes. Depuis l’été 2005, les éleveurs proposent une visite guidée payante de la ferme. Ils ont également démarré la vente de viande de porc en colis. Marie-Evelyne et Jean-Pierre ont encore des projets puisqu’ils souhaitent relier leur exploitation à un chemin de grande randonnée.

 


(© Photo Chambres d'agriculture de Bretagne)

 

Marie-Eveline a pris la responsabilité de l’activité d’accueil et Jean-Pierre celle de l’élevage mais chacun est impliqué dans les 2 activités. « C’est impossible de faire de l’accueil si ce n’est pas un projet d’exploitation global. » insiste Marie-Eveline. L’accueil d’enfants occupe la moitié de son temps pendant les vacances scolaires : « Nous pouvons avoir jusqu’à 4 enfants par semaine. Le reste de l’année, je suis beaucoup sur l’élevage, alors je délègue une grande partie de mon travail. Mon mari prend aussi les enfants pour certaines activités. » L’accueil de groupe et les visites mobilisent tout le monde : « Pour les groupes, c’est plus compliqué. L’objectif est que chaque enfant réalise toutes les activités. Il faut que 2 à 3 personnes de l’exploitation soient disponibles. Dans ce cas, on effectue tout le travail le matin pour être libéré. Pour les visites, nous nous répartissons les tâches : une personne fait visiter l’élevage porcin, une autre les petits animaux et nous servons le goûter à tour de rôle. »

 

 Des porcs fermiers label rouge

En 2002, Marie-Eveline et Jean-Pierre se lancent dans le porc label rouge. « Nous avons fait ce choix pour des raisons économiques et puis parce que cela nous correspondait. Ce type de production va dans le sens de l'accueil à la ferme. C'est une réponse aux attentes de la société. »

Le porc fermier de l'Argoat répond à un cahier des charges précis. L'exploitation doit recevoir un agrément. Les porcelets sont sevrés à 28 jours. Dès la 16ème semaine, les porcs sont sur paille. Chaque porc doit disposer de 2,60 m² et recevoir la lumière naturelle. Les éleveurs doivent utiliser une génétique et un aliment spécifique. Les porcs sont abattus à plus de 182 jours.

La taille de l'élevage est limitée afin de préserver les débouchés :  « Aujourd'hui n'est produit que ce qui est vendu. Un éleveur ne peut s'installer que s'il y a du débouché. »


(© Photo Chambres d'agriculture de Bretagne)

L’accueil à la ferme s’est développé au-delà des espérances de Marie-Eveline : « Au départ, je n’imaginais pas çà. Je manque presque de temps sur l’élevage, mais çà me convient bien. Nous avons trouvé une cohérence entre tout. L’accueil à la ferme nous permet de faire connaître notre métier, tout en gagnant de l’argent. C’est aussi un challenge, cela nous incite à améliorer notre exploitation au quotidien. » Marie-Eveline tient aussi à faire passer un message : « Aujourd’hui, les activités d’accueil ne sont pas forcément prises très au sérieux. Mon objectif, c’est de montrer que l’accueil est une production, avec ses particularités. Nous sommes avant tout une exploitation de production et il n’est pas question de sacrifier les performances d’élevage pour l’accueil. »

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,14 €/kg net +0,04
Vaches, charolaises, R= France 6,99 €/kg net +0,05
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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