L'importante filière avicole du Gers se dit attentive face au risque de grippe aviaire que des oiseaux migrateurs pourraient transmettre depuis l'Europe du Nord, mais juge improbable sa diffusion en France en raison des strictes normes de sécurité sanitaire qu'elle impose à ses producteurs.
"A part les hirondelles, il n'y a pas grand chose qui migre ici, mes parcs sont grillagés et je n'ai aucune mangeoire à l'extérieur. Rien ne devrait se passer dès l'instant où on respecte le programme sanitaire", résume tranquillement Jean-Paul Hager, qui élève chaque année en plein air à Montestruc-sur-Gers 16.000 canards mâles "label Gers" de race Mulard, destinés au gavage.
"Nous ne sommes pas dans le passage des oiseaux migrateurs du Nord. Nous nous en tenons au cahier des charges existants, je n'ai pas d'inquiétude et je reste optimiste", explique en écho Philippe Baron, président de l'association gersoise pour la promotion du foie gras et de l'aviculture.
Le département produit 11 millions de volailles par an (60 % de la production de Midi-Pyrénées) dont 8,5 millions et demi sous label, et compte 2.500 aviculteurs. "Le programme sanitaire, c'est, rappelle Jean-Paul Hager, mon travail le plus important avec, notamment, le nettoyage et la désinfection à la chaux vive des bâtiments tous les trois mois lorsque mes canards partent chez les gaveurs".
Suit une période de 15 jours d'inactivité avant l'arrivée de nouveaux canetons d'un jour. Philippe Buffo, directeur de l'association avicole du Gers (Avigers), basée à Mirande, a invité lundi par courrier ses 400 adhérents éleveurs à suivre les récentes recommandations de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa).
Celle-ci préconise notamment de retirer mangeoires et abreuvoirs extérieurs, et de ne pas abreuver les animaux ou nettoyer les bâtiments avec des eaux provenant de plans d'eau. "Mais nous leur rappelons surtout les mesures de notre charte sanitaire d'élevage mise en place en 1975, et qui vont dans le bon sens", explique-t-il : il cite notamment des parcs clôturés évitant le mélange d'espèces différentes, le respect rigoureux des protocoles de nettoyage des installations et des véhicules, les sas à l'entrée des bâtiments.
Avigers, qui produit 6,5 millions de volailles fermières par an, estime que "toutes ces mesures bien appliquées" doivent protéger de tout problème sanitaire et surtout éviter la claustration des volailles, "qui pour l'instant est exclue". "Je me vois mal fermer mes poules comme en Hollande", assure en écho Vincent Blagny, qui élève 17.000 poulets Label Rouge à Leboulin dans quatre bâtiments entourés chacun d'un hectare de pré où ils s'ébattent dans la journée. "La vigilance est la base de notre activité, ajoute-t-il, et si le plus gros souci de ces dernières années dans l'élevage a été la dioxine, ça a mis en avant nos poulets labellisés qui bénéficient d'une traçabilité et d'un contrôle constants".
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