Au Gaec Tellogir Holstein, depuis mars 2003 et l'arrêt de l'utilisation du maïs ensilage dans la ration, la vie a changé. « Plus de production, une meilleure santé des vaches, et surtout moins de travail et de stress pour nous » assure Pascal Rigollet, éleveur holstein à Arnac la Poste, en Haute-Vienne.
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En novembre 2002, Pascal Rigollet se pose la question de passer à l'aliment espagnol. Des contacts sont pris et l'opération est en passe de se réaliser quand un commercial de chez Alicoop, fabricant d'aliment du bétail basé à Pamproux (Deux-Sèvres) lui dit qu'il a aussi une solution à lui proposer. Plus de lait, moins de TB « L'idée de faire traverser la moitié du pays à de l'aliment, alors qu'il y avait peut-être la solution à portée de main ne me satisfaisait pas outre mesure » explique Pascal Rigollet, qui s'est alors lancé dans un essai avec Alicoop, coopérative appuyée par Inzo, sa firme service. D'emblée l'augmentation de production a été significative. « Il a fallu toutefois tâtonner un peu pour caler la ration, notamment pour stabiliser le TB. L'objectif était de le diminuer... mais pas trop quand même. » Bilan : la production moyenne par vache traite est passée de 9.690 kg en 2002 à 11.540 kg en 2003 puis à 12.060 l'an passé. Le TB est passé dans le même temps de 41 g/kg à 34 puis est remonté à 35,5 % en 2004. Le TP est resté stable à 30,7 g/l puis 30,8 et 30,5 g/l. |
Carte d'identité : Gaec Tellogir Holstein
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Charges en moins
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Si dans ce système, le coût de l'alimentation achetée à l'extérieur devient un poste important, il y a aussi une diminution très nette de certains autres postes. Ainsi, il n'y a plus d'intrant, de pointe de travail, ni de frais de culture liés au maïs, pas de mise au norme de silo à faire, pas de frais de mélangeuse. Autres aspects difficilement chiffrables : « Le risque lié à l'utilisation du matériel de désilage et de distribution avec des enfants toujours présents sur l'exploitation, la difficulté de se faire remplacer pour partir quand il faut utiliser du matériel "lourd" » cite l'éleveur de la Haute-Vienne.
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Mais aussi la santé des animaux. « Le troupeau est vraiment en forme, avec des vaches en bon état corporel malgré les hauts niveaux de production. » Enfin, il apprécie de voir son cheptel mieux exprimer son potentiel. « Même si volontairement je ne cherche pas la performance extrême, les lactations d'aujourd'hui sont plus en phase avec celles des générations précédentes dans leur pedigree. »
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L'élevage dispose en effet des descendantes de vaches telles que les canadiennes Comestar Laurie Sheik et Elisa Anthony Lea, les américaines To-Mar Wayne Hay et Plushanki Chief Faith ou encore plusieurs souches de vaches issues de l'élevage Gaulin (Landes), comme celle de Ripple-Threat. |
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Du côté charges en plus, Pascal Rigollet compte sur le développement de cette technique d'alimentation pour qu'elles restent acceptables. « Les fabricants d'aliments du bétail pourront alors diminuer leurs coûts » analyse le Limousin. « De plus, en 2006, avec le découplage des primes, cette technique aura encore plus d'intérêt dans les zones où les rendements en maïs sont "justes" ou aléatoires. » Depuis 2 ans, l'analyse de la comptabilité de l'exploitation montre un EBE identique à la période "maïs ensilage".
La distribution de la ration en image
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Alexandre, 15 ans, le fils aîné de Pascal et Sylvie Rigollet peut assurer seul l'alimentation des 50 laitières. Il charge à la pelle les bouchons de "Verdi", l'aliment fabriqué par Alicoop, et stocké en vrac sous le auvent de la stabulation libre, à une extrémité de la rangée de cornadis. |
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Chaque brouettée contient environ 100 kg de bouchons. La distribution est effectuée trois fois par jour.
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Cette brouette spéciale est fabriquée par La Buvette. Elle permet un déchargement latéral, tout en marchant. La trappe de vidange est commandée par une des poignées qui servent à la déplacer. |
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Pascal Rigollet ajoute un peu d'aliment type "VL de production" aux plus hautes productrices |
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Surprenant, les vaches sont calmes pendant la distribution. « Alors que lors d'une distribution de concentré sur de l'ensilage, elles cherchent toujours à voler celui de la voisine, coup de tête en prime... là, pas de problème. » |
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Pour le moment, vu la longueur de cornadis disponible, les vaches reçoivent les bouchons de "Verdi" à une extrémité de la stabulation. Tandis que la distribution du foin (offert à volonté) se fait à l'autre extrémité. Le jour où l'effectif de vaches augmentera, il faudra repenser la distribution du foin. Dans le cas d'une alimentation à base de 15 kg de "Verdi" par jour, « il faut prévoir 3 à 3,5 tonnes de foin par vache à l'année », précise Pascal Rigollet |
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