De nouvelles données de diagnostics

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Une étude, soutenue par le laboratoire Merial et lancée à l’origine pour étudier le lien entre alimentation et entérotoxémie, a finalement abouti à la mise en évidence de nouvelles données sur le diagnostic de la maladie. Ces informations s’avèrent particulièrement utiles pour les vétérinaires et les éleveurs confrontés aux problèmes des morts subites. Explications.

Une étude menée, menée de 2001 à 2005 par Christelle Philippeau, maître de conférence à l'Enesad (établissement national d'enseignement supérieur agronomique de Dijon), sous la responsabilité de Véronique Julliand, docteur vétérinaire et maître de conférence à l’Enesad, visait au départ à déterminer un lien entre les pratiques alimentaires et l’apparition des entérotoxémies. Terrain d’étude : les bovins charolais en Bourgogne.

Préciser le diagnostic

« Très vite, à la lumière des données de la bibliographie existante, et des travaux menés par l’Enesad, nous avons réalisé qu’avant de spécifier le lien entre l’alimentation et entérotoxémie, il était nécessaire de préciser le diagnostic de la maladie, notion encore trop floue » précisent les chercheurs.

En effet, en Bourgogne, les éleveurs et les vétérinaires attribuent la moitié des morts subites de bovins charolais à l’entérotoxémie (un bovin/an dans près d’un élevage sur deux). Dans les deux tiers des cas, la maladie touche des veaux non sevrés. « Mais quelle certitude accorder à ces chiffres, dans la mesure où le diagnostic clinique n’est pas suffisant, et dans la mesure où il n’est pas systématiquement confirmé par des autopsies et des analyses ? »

3 outils complémentaires

Comparant les résultats obtenues sur des animaux sains euthanasiés avec ceux d’animaux morts et suspects d’entérotoxémie, les chercheurs ont d’abord approfondi les méthodes de diagnostic.

Diagnostic bactériologique
En rapprochant les mesures des clostridies présentes dans l’intestin grêle d’un animal décédé subitement à celles d’un animal saint et euthanasié, les chercheurs pensaient trouver un indice de diagnostic fiable. Cette comparaison s’est avérée difficile car ces bactéries se trouvent à l’état normal dans l’intestin de tous les bovins.
Il convient donc de différencier le développement ante mortem (responsable de la mort par entérotoxémie) du développement post-mortem naturel ‘inhérent à la putréfaction naturelle du cadavre) pour déterminer des valeurs seuil, à partir desquelles il y a suspicion de maladie. Il a ainsi été montré qu’il est fondamental de croiser le résultat du dénombrement de clostridies avec le délai séparant la mort de l’animal et le prélèvement.

Diagnostic lésionnel
Il s’agit, en autopsiant des animaux morts de mort subite, de dépister des lésions caractéristiques de l’entérotoxémie.
Conclusion : le diagnostic nécropsique ne peut être qu’un diagnostic de suspicion ou surtout d’exclusion des autres causes de mort subite, mais il ne semble pas y avoir de lésions spécifiques à l’entérotoxémie.

Diagnostic toxinologique
L’étude a également poussé la recherche sur les toxines par deux méthodes :
- Typage méthode Elisa, qui s’est avéré décevant
- Typage PCR : 23 souches ont été transmises à un laboratoire spécialisé en Suisse avec un résultat significatif : la fréquence de la toxine _ 2.

Croiser ces 3 diagnostics

Dans un certain nombre de cas, et sous réserve de connaître le délai entre la mort de l’animal et l’heure de prélèvement, le résultat du diagnostic bactériologique permet de caractériser avec certitude la mort par entérotoxémie.

En raison des nombreux facteurs de variation, pour établir de façon précise ce diagnostic d’entérotoxémie, il reste régulièrement indispensable de croiser les diagnostics lésionnel, bactériologique et toxinologique.


 

Prélèvement
Les modalités pratiques

Pour augmenter la fiabilité et la comparaison des résultats, l’équipe de l’Enesad   insiste sur la nécessité de respecter une méthodologie stricte de prélèvement :

  1. dans un délai inférieur à 15 h 00 après la mort de l’animal, remplir un pot à ras bord avec du contenu homogénéisé d’anse d’intestin grêle (conditions d’anaérobie).
     
  2. L’envoyer sous couvert du froide à + 4°C.
     
  3. Faire réaliser l’analyse dans les 24 h 00 après le prélèvement.                                                 

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