PARIS, 25 mai 2005 (AFP) - Face au risque d'une pandémie de grippe d'origine aviaire, des experts, inquiets du manque de préparation, appellent mercredi à agir pendant qu'il est encore temps, dans la revue scientifique britannique Nature.
Une pandémie de grippe pourrait rendre malade 20 % de la population mondiale. En quelques mois, près de 30 millions de personnes auraient besoin d'être hospitalisées, un quart d'entre elles mourraient. Ce scénario évoqué fin décembre dans la revue américaine Science par Klaus Stöhr et un autre expert de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), « fait partie des prédictions les plus optimistes », affirment cette semaine Albert Osterhaus et d'autres experts du Centre médical Erasmus (Rotterdam, Pays-Bas).
Le « vrai scénario de cauchemar » c'est le retour d'une pandémie de même ampleur que la grippe espagnole de 1918, qui avait fait jusqu'à 40 millions de morts, soulignent des éditorialistes dans la revue Nature datée de jeudi.
Les habituelles épidémies de grippe font 1,5 million de morts par an dans le monde, précise Michael Osterholm (Université du Minnesota, Minneapolis Etats-Unis). Multipliant le taux de mortalité, créant la panique, une pandémie changerait aussi brutalement notre monde (réduction ou arrêt du transport aérien, paralysie économique...), dit-il appelant les pays du G8 à se mobiliser.
« Contrairement à la situation qui prévalait lors des précédentes pandémies de grippe, nous avons maintenant le savoir et la technologie permettant de mettre au point des mesures contre cette maladie mortelle », relève Anthony Fauci (National Institutes of Health, Bethesda, Etats-Unis). Le virus H5N1 responsable de la grippe aviaire, qui a fait 53 morts depuis fin 2003 dans trois pays d'Asie (Vietnam, Cambodge, Thaïlande), n'a pas acquis jusqu'à présent la capacité de se transmettre facilement d'homme à homme. Les malades avaient été en étroit contact avec des volailles infectées.
Une possible contamination interhumaine, en septembre en Thaïlande, avait déjà fait craindre que le virus se soit adapté à l'homme. Les experts avaient finalement conclu qu'il était resté « purement aviaire ».
La semaine dernière, l'OMS a fait état de la « possibilité que les récents virus H5N1 puissent davantage infecter les humains » et qu'ils deviennent « davantage capables d'être transmis d'homme à homme ». Ils « continuent d'évoluer et constituent une menace épidémique croissante », ajoute l'OMS.
N'ayant jamais rencontré un virus grippal du même type, l'homme n'a pu préparer ses défenses immunitaires à l'affronter, d'où le risque de mortalité élevée lorsqu'un virus nouveau apparaît comme lors des pandémies de grippe de 1918, 1957 et 1968.
Dans la course contre le montre avec le virus, les efforts doivent, selon le Pr Fauci, porter à la fois sur la capacité à détecter le danger, comprendre comment les virus aviaires évoluent, se propagent et causent la maladie et sur les moyens de répondre en cas d'épidémie déclarée : médicaments antiviraux et vaccin. Il faudra plusieurs mois pour mettre au point un vaccin, une fois que le virus dangereux émergera, mais des essais sont déjà en cours à partir du virus purement aviaire connu.
Une cinquantaine de pays seulement aurait, selon Nature, mis au point des plans pour faire face à une pandémie : constituer des stocks de Tamiflu, un antiviral susceptible de réduire la mortalité, fait partie de l'arsenal prévu. Le laboratoire Roche a augmenté sa capacité de production. Mais le médicament ne sera pas disponible pour tous et, souligne Nature, peu de pays parmi les plus exposés en Asie sont bien préparés.
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
« J’ai opté pour un système très simple car c’est rentable »
Réformer ou garder ? 26 éleveurs dévoilent leur stratégie de renouvellement
Le vêlage 2 ans n’impacte pas la productivité de carrière des vaches laitières
FCO : le Grand Ouest en première ligne
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
Pourquoi la proposition de budget de l’UE inquiète le monde agricole
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Matériel, charges, prix... Dix agriculteurs parlent machinisme sans tabou
Quelles implications environnementales de la proposition de l’UE pour la Pac ?