Attention au dérapage des charges de structure !

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Le coût de production du lait se répartit environ à 50/50 entre les charges proportionnelles et les charges de structure. Ces dernières ont augmenté au cours des récentes campagnes alors que des actions simples permettent d’inverser la tendance.

Il est possible d’économiser 16 €/1.000 litres (écart entre la moyenne des élevages et le quart supérieur) avec l’optimisation des postes « mécanisation » et « bâtiments ». C’est plus que l’aide directe laitière 2004 !

Les charges de mécanisation représentent plus du tiers des charges de structure. Entre les exploitations de la moyenne et celles du quart supérieur, le différentiel est d’environ 9 euros pour 1.000 litres. Des choix d’investissement, de conduites culturales et de systèmes expliquent cet écart, mais depuis quelques années, on assiste à un « dérapage » des charges de matériel. L’achat de matériel en commun (copropriété) ou l’adhésion à une Cuma constituent des solutions alternatives à l’achat individuel qui méritent d’être étudiées de près avant tout investissement.

Sous l’angle purement patrimonial et si l’on intègre la valeur vénale du bien et les incidences fiscales, le choix entre “équipement individuel” et “solution collective” se joue sur la durée en faveur de l’investissement individuel. Cependant, il faut tenir compte du gain de temps procuré par les solutions de délégation totale comme le recours à l’entreprise ou les Cuma intégrales. Ce temps libéré permet à l’exploitant de réaliser des gains de productivité et d’améliorer le suivi de ses productions, donc son efficacité économique.

Lors d’un investissement individuel, un plan de financement doit être défini en évaluant l'éventuelle reprise de l'ancien matériel et l’incidence fiscale, puis prendre en compte les charges nouvelles liées à l’investissement. Au final, il est impératif d’analyser non seulement l'impact du coût réel de l'investissement sur le résultat et la trésorerie de l’exploitation mais également y intégrer le temps de travail pour prendre une bonne décision.

Dans un contexte d’augmentation de la taille des exploitations, la question de la main d’œuvre va devenir cruciale : quelles sont les tâches de l’exploitant qui procurent le plus de valeur ajoutée à l’entreprise ? Tel sera l’enjeu de demain.

Des bâtiments fonctionnels mais économes

Les charges de bâtiments et de foncier représentent 23 % des charges de structure. Lors de la mise en place d’un bâtiment, quatre points essentiels doivent être analysés : la conception, l’emplacement, la structure et les équipements. De cette réflexion naîtra un outil de travail qui, s’il n’est pas optimisé, pourra grever lourdement les charges de structure de l’exploitation (écart moyen de 7 €/1.000 litres entre la moyenne et le quart supérieur). L’effet « mise aux normes » pèse aussi sur ce poste, mais attention aux petits riens qui font les gros devis. Selon une enquête, 80 % des exploitants qui ont fait leur mise aux normes ne se sont pas contentés des travaux réglementaires…

L’aménagement des bâtiments existants est à privilégier à condition que les conditions de travail n’en pâtissent pas trop. Si des perspectives d’alliance avec un voisin ou de croissance se profilent, il est urgent de temporiser pour ne pas subir un investissement qui pourrait s’avérer inutile demain…

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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