Des rassemblements de producteurs ont eu lieu vendredi dans l'ouest de la France, à une semaine d'une négociation nationale entre représentants des producteurs, des industries et des coopératives, destinée à combler le vide laissé par l'abandon le 1er janvier du système de régulation des prix. Signé en novembre 1997, l'accord cadre permettait de modifier le prix du lait vendu par les producteurs aux industriels selon la conjoncture : ce dernier variait en fonction du coût des engrais et semences nécessaires aux agriculteurs mais tenait compte également du prix de vente de certains produits laitiers (yaourts, fromages...) en grande surface.
"Pendant six ans, le lait est le seul produit agricole dont le prix est resté à peu près stable (autour de 30 centimes d'euro le litre) malgré une baisse de 5% depuis deux ans", constate Claude Charon, président de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) de la Mayenne, évitant au secteur les crises récurrentes des filières porcines, avicoles ou bovines. "L'abandon de l'accord nous place davantage dans un système (relevant) de l'offre et la demande", regrette-t-il.
L'accord a longtemps satisfait les producteurs, représentés aux instances professionnelles par la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), composante de la FNSEA, mais également les industriels, regroupés au sein de la Fédération nationale de l'industrie laitière (FNIL). Mais "depuis 2002, les marchés vont mal et les prix français sont artificiellement hauts par rapport au reste de l'Union européenne" qui ne dispose pas d'un tel système de régulation, selon Bertrand Posté, directeur d'Unilouest, organe de la FNIL pour la Bretagne et les Pays de la Loire, régions qui fournissent plus d'un tiers du lait hexagonal.
Autre coup porté à la viabilité de l'accord cadre, selon le représentant industriel, "l'accord sur la PAC signé en juin 2003 à Luxembourg". La commission de Bruxelles prévoit de baisser les prix des surplus de beurre (moins 25% en quatre ans) et de poudre de lait (moins 15% en trois ans) rachetés aux agriculteurs. Elle va également réduire les volumes pris en charge lorsque le marché est saturé, limitant la quantité rachetée maximale "à 70 000 tonnes en 2004 et 30 000 en 2007", affirme M. Posté, alors que la commission est intervenue "à hauteur de 120 000 tonnes en 2003".
Ces décisions vont, selon le représentant régional de la FNIL, tirer les prix européens "vers le bas", et la Fédération industrielle "voudrait renégocier un accord mais sur une base plus proche des prix européens". Dans ce contexte, les parties en présence s'accordent sur la difficulté de trouver un terrain d'entente, et les négociations du 22 janvier pourraient ne pas aboutir. |
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