Le staphylocoque, un germe qui fait de la résistance

Les mammites à staphylocoques

Le staphylocoque doré est un germe qui correspond à des mammites aux formes très variables. La mammite sub-clinique, la plus fréquente, se traduit uniquement par une modification de la composition du lait et par une élévation marquée de la numération cellulaire individuelle (NCT), qui se situe généralement à plus de 800 000 cellules par ml.
La forme clinique la plus courante est la forme chronique, qui se traduit par une sclérose du quartier. Elle s’accompagne d’une modification de l’aspect du lait et de sa composition. La guérison spontanée est exceptionnelle et l’évolution vers la perte du quartier n’est pas rare.
La forme aiguë se traduit par des signes généraux et une inflammation du quartier très vive avec œdème envahissant et exsudat grumeleux rosé ou avec des caillots de sang. Le passage à l’état chronique est fréquent.
Enfin il existe une forme suraiguë avec fièvre intense suivie d’une hypothermie et toxémie, accompagnées d’une inflammation violente avec œdème puis nécrose et présence d’un exsudat jaunâtre fétide. L’évolution de cette forme gangreneuse peut être la mort de l’animal par intoxination.

Sources de contamination

Les principales sources de contamination sont les quartiers déjà infectés et la peau des trayons. La contamination a lieu en particulier lors de la traite, du fait des mauvaises conditions d’hygiène et de dysfonctionnements de la machine à traire.
Les lésions du trayon de toute nature prédisposent aux infections à staphylocoques, soit en étant à l’origine de nouveaux réservoirs de germes, soit en rendant inefficace le sphincter du trayon.

Identification et traitement

On rencontre des infections à staphylocoque doré dans de nombreux élevages. On doit notamment les soupçonner dans les troupeaux au sein desquelles on rencontre des NCT régulièrement élevées, accompagnées de mammites cliniques réparties sur toute l’année avec nombreuses récidives.
Le traitement permet souvent la guérison clinique, mais la guérison bactériologique est plus rare. Grâce à un traitement par voie locale ciblé sur les bactéries Gram + et réalisé à l’aide de molécules résistantes aux Bétalactamases,  il est possible d’atteindre des scores honorables de guérison.
Il est par ailleurs essentiel d’insister sur l’importance d’une détection efficace et précoce des mammites pour augmenter les chances de guérison.
Pour les mammites sub-cliniques, le meilleur moment pour réaliser le traitement est le tarissement. Il est alors possible d’atteindre jusqu’à 75% de guérison.

La prévention au niveau du troupeau

Les mesures essentielles de prévention contre les staphylocoques sont:
• la diminution des réservoirs de germes cutanés
• la préservation du sphincter du trayon grâce à une machine à traire bien entretenue et régulièrement contrôlée:
 - soins des trayons blessé et prévention des blessures par une amélioration du logement;
 - limitation des problèmes de gerçures avec une bonne conception du bâtiment et une hygiène des trayons irréprochable;
• la limitation de la contamination de la traite après la grâce à une désinfection de fin de traite efficace.

Le nettoyage des trayons avant la traite (lavettes individuelles ou pré-trempage + essuyage) peut venir compléter ces mesures. Il est important en particulier dans les troupeaux présentant des taux d’infection élevés, de limiter la transmission en trayant les vaches infectées en dernier ou avec un matériel qui leur est réservé.

Concernant l’élimination des infections existantes, outre la nécessité d’un traitement précoce des mammites cliniques et du traitement au tarissement, on soulignera l’importance de la réforme. Celle-ci doit être envisagée pour toutes les vaches présentant des épisodes cliniques récidivant rebelles aux traitements, ainsi que sur tous les animaux pour lesquels le traitement au tarissement aura échoué.