Les chercheurs de l’Inra ont utilisé la méthode dite d’Analyse de Cycle de Vie (déjà employée dans l’industrie) pour analyser et comparer l’impact environnemental de trois systèmes de production de la viande porcine. Cette approche s’appuie sur un inventaire des émissions et des ressources utilisées à plusieurs étapes de la vie du produit : depuis la fabrication des intrants nécessaires à la production des aliments des porcs, jusqu’à la conduite de l’élevage proprement dit sur l’exploitation. Les résultats de l’inventaire agrégés au travers d’indicateurs d’impact permettent d’exprimer les très nombreuses données d’inventaire en une seule unité commune par impact (par exemple : chaque émission qui contribue à l’effet de serre est exprimée en équivalent CO2). Les impacts environnementaux identifiés sont :
· l’eutrophisation (1)
· le changement climatique
· l’acidification (2)
· la toxicité terrestre due à l’accumulation de métaux lourds dans les sols
· l’utilisation d’énergie
· l’utilisation de surface agricole
· l’utilisation de pesticides.
Au bout du compte, les impacts cumulés des systèmes étudiés sont exprimés selon deux unités fonctionnelles correspondant aux deux fonctions principales du système de production étudié : la fonction de production est représentée par l’unité « kilogramme de porc produit » et la fonction « d’aménagement du territoire» par l’unité de surface agricole utilisée pour cette production.
3 scénarios : «Bonnes pratiques agricoles», «agriculture biologique» et «label rouge»
Trois scénarios, correspondant à trois façons de produire, ont été étudiés. Le scénario « bonnes pratiques agricoles » correspond à un élevage porcin conventionnel respectant les règles spécifiées par l’agriculture raisonnée, notamment en matière de fertilisation. Le scénario « agriculture biologique » respecte les règles françaises de production animale biologique et les règles européennes de productions biologiques des cultures. Enfin, le scénario « label rouge » est conforme au cahier des charges « Porc Fermier Label Rouge ».
Les résultats montrent que si l’on considère l’ensemble des critères environnementaux, aucun des scénarios de production porcine étudiés ne se dégage comme étant optimal en matière de protection de l’environnement, chacun faisant apparaître des points faibles.
Notamment, le scénario « bonnes pratiques agricoles » présente des impacts eutrophisants et acidifiants supérieurs à cause de son mode de gestion des effluents (lisier). Les scénarios « label rouge » et « agriculture biologique » grâce à leur système d’élevage sur litière (paille) permettent de réduire ces impacts mais présentent des contributions plus fortes à l’effet de serre à cause d’émissions encore mal maîtrisées au niveau de la litière. De plus, la phase de compostage du scénario « agriculture biologique » contribue à en augmenter l’impact acidifiant.
L’identification des points faibles de chaque système représente un des atouts majeurs de la méthode. A la lumière des travaux de recherche en cours, elle a permis d’identifier d’importantes marges d’amélioration pour chaque système.
L’étude réalisée par les chercheurs de l’Inra, financée par l’Ofival et l’Ademe dans le cadre du programme « Porcherie Verte », a permis de produire des références concernant les impacts de quelques scénarios de production porcine. Mais il s’agit surtout d’une première étude dans le nouveau champ scientifique de l’évaluation des systèmes de production, porteur de nombreuses et fortes attentes de la société.
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