"L'épidémie française d'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) - le nom savant de la maladie de la vache folle - qui s'est produite à la fin des années 80 est restée complètement indétectée et seule la seconde vague, après 1990, a été observée", écrivent les deux chercheurs de l'Inserm, Virginie Supervie et Dominique Costagliola. Jusqu'en juin 2000, la surveillance passive mise en place en France a seulement permis de détecter 103 cas d'ESB, chez des animaux âgés de quatre à neuf ans, écrivent les auteurs.\n Pour aboutir à ce total de plus de 301.200 animaux malades entre juillet 1980 et juin 1997, les deux chercheurs se sont livrés à des calculs rétrospectifs, en prenant en compte de nombreux paramètres : âge moyen d'apparition de la maladie, durée d'incubation, âge d'abattage...
L'exposition à l'agent de la maladie de la vache folle est, à ce jour, l'explication la plus probable de la nouvelle forme de la maladie de Creutzfeldt-Jakob qui frappe les humains. La transmission se ferait par consommation de certaines parties des animaux malades. Pour autant, l'ampleur nouvelle de l'épidémie animale ne semble pas susceptible de provoquer une hausse astronomique des cas de la forme humaine de la maladie, en raison de la jeunesse des animaux consommés.
En France, expliquent les chercheurs de l'Inserm, les animaux sont abattus avant l'âge de 24 mois. A cet âge, ils sont certes déjà porteurs de l'infection, puisque celle-ci intervient entre six et douze mois. Mais, comme la période d'incubation est d'environ cinq ans, la plupart sont morts avant d'avoir développé la maladie. Et donc, espèrent les chercheurs, avant d'être contaminants. Cependant, selon eux, 47.000 animaux âgés - et donc contaminants - sont bel et bien entrés dans la chaîne alimentaire avant la prise de mesures d'interdiction de certains organes en juin 1996. Et 1.500 animaux supplémentaires ont pris le même chemin entre juillet 1996 et juin 2000.
Les trois modes d'exposition de la population française à l'agent de l'ESB sont la consommation de viande contaminée lors de voyages au Royaume Uni, la consommation de boeuf britannique importé, puis, une fois que l'épidémie a touché le cheptel français, par le biais de viande française. Selon les chercheurs, l'exposition des Français aux produits carnés d'origine britannique ne représenterait que 5% à 10% du niveau d'exposition de la population britannique.
L'ESB a été découverte en Grande-Bretagne en 1986 mais sa déclaration n'est devenue obligatoire en France qu'en 1990. L'interdiction de tissus bovins à hauts risques comme la cervelle n'est intervenue qu'en juin 1996. Une date qui marque aussi pour les chercheurs, la fin de l'exposition de la population française à l'agent de l'ESB. A ce jour, la forme humaine de la maladie de la vache folle liée à la consommation de viande infectée aurait fait sept victimes en France. Le dernier est un homme de 55 ans, qui est mort jeudi matin dans un hôpital à Bry-sur-Marne en région parisienne.
En Grande-Bretagne, plus de 140 personnes ont succombé à cette nouvelle forme de Creutzfeldt-Jakob depuis neuf ans, dont 18 en 2003, selon les derniers chiffres publiés par le ministère britannique de la Santé. |
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