Synthèse de l'évolution de la qualité de l'eau et des pratiques agronomiques et non agricoles

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Bretagne Eau Pure clôture l'année 2003 avec une baisse significative de la teneur en pesticides et une diminution constante du taux de nitrates.

A mi parcours du contrat de plan 2000-2006, Bretagne Eau Pure dresse un premier bilan de l'évolution des pratiques et de la qualité de l'eau en Bretagne.

En mai 2001, la signature de la Convention Bretagne Eau Pure 2000/2006 donnait le coup d'envoi pour la mise en place des nouveaux contrats de bassins versants sur les 44 entités géographiques retenues au programme.

A ce jour, 38 contrats de bassins versants ont été validés. Leur signature et la mise en place d'un programme d'actions seront conclues avant la fin de l'année 2003. Malgré les difficultés propres à un programme novateur, le dispositif Bretagne Eau Pure crée une dynamique collective dont les avancées produisent leurs effets.

Evolution de la qualité de l'eau : des résultats encourageants

Le contrat de Bassin Versant prévoit la mise en place d'un dispositif de suivi de la qualité selon un protocole homogène et des procédures de transmission des résultats à la DIREN Bretagne, qui valide ces derniers, se charge de leur exploitation et en effectue la synthèse.

Les nitrates
La baisse ou la stabilisation des concentrations entamée en 1999 se poursuit.
Ainsi, la concentration moyenne passe de 44mg/l à environ 35 quand la maximale baisse de 65 à 48 mg/l (entre 1999 et 2002).
La baisse simultanée des flux et des concentrations apparaissait comme le nouvel élément de l'année 2002. Seul le recul pourra permettre de consolider la liaison entre la réduction du stock et l'effet conjugué de traitement des excédents et des changements de pratiques agronomiques. Toutefois, un suivi adapté sur les bassins versants les plus en avance sur le terrain devrait permettre de valider le lien entre les améliorations mesurées et les efforts consentis.

Les pesticides
Les résultats se sont améliorés au cours des dernières années concernant les molécules les plus fréquemment présentes (atrazine, diuron, isoproturon). Le diuron ne constitue plus véritablement un problème (95 ou 98% de bons résultats) mais son remplacement par le Glyphosate révèle une nouvelle préoccupation en raison de son produit de dégradation (AMPA) que l'on retrouve dans 40% des cas à plus de 0,1 µg/l et avec une fréquence de plus en plus élevée (une fois sur deux). Le recours à cette molécule dans les pratiques de désherbage agricole et non agricole mérite que l'on porte une vigilance particulière à sa progression. 
Enfin, si pour l'isoproturon la baisse est moins significative (80 % de bons résultats), le prochain bilan devrait faire apparaître une amélioration grâce à sa substitution sur les parcelles à risque fort.

Le désherbage est donc plus que jamais au cœur des préoccupations. L'utilisation particulièrement fréquente de « cocktails » de molécules et la technicité croissante en matière d'itinéraires techniques ont conduit à la présence de matières actives qui n'avaient pas été détectées jusque-là. Elles ont été prises en compte dans l'actualisation des protocoles de suivi et d'analyses de l'eau.

Evolution des pratiques : un engagement collectif croissant

La reprise des Engagements de Progrès Agronomiques (EPA)
La démarche a été développée en 2003 grâce au chèque conseil agronomique.
Ainsi, si 1300 EPA ont été signés fin septembre 2003, on dénombre plus de 2000 signatures en décembre 2003. Et pour fin 2004, un objectif de 4000 signataires est attendu, ce qui représenterait environ 25% du nombre des exploitations des bassins versants.

Des efforts mesurables sur le terrain
Selon une étude menée par les Chambres d'Agriculture de Bretagne en été 2003, il ressort clairement que les pratiques évoluent positivement, et d'autant mieux que la résorption se met en place ainsi que les moyens de stockage, permettant désormais à l'agronomie de se développer. De 10% en 1996, la réalisation de ces travaux a aujourd'hui atteint 50% des exploitations intégrées au programme Bretagne Eau Pure.

Une meilleure répartition des déjections animales se traduit par l'augmentation des surfaces épandables de 56% en 1999 à 67% en 2001.
Enfin, l'appropriation croissante par les agriculteurs des techniques de couverts végétaux en hiver a permis de retenir en moyenne près de 10% d'azote en plus par hectare de Surface Agricole Utile (SAU). Les sols nus en hiver ont diminué de 19% en 1999 à 11% en 2001.

L'adoption de ces nouvelles pratiques est relevée par des comportements plus respectueux de l'environnement : meilleur ajustement des doses de désherbants, substitution de molécules, vérification de l'état du parc de pulvérisateurs, aménagements des parcelles à risque fort...

Dans le domaine non agricole (communes), les techniques alternatives de désherbage (thermique, mécanique, à l'eau chaude) trouvent un écho favorable et méritent d'être valorisées dans le cadre des chartes de désherbage communal. Aujourd'hui, plus de 200 communes ont adhéré à cette charte.
Par ailleurs, les actions de sensibilisation se multiplient auprès des jardiniers amateurs, grâce aux initiatives diverses et individualisées de chaque bassin versant.

Respect des enveloppes financières

L'ensemble des engagements financiers pris fin 2003 représente un montant de l'ordre de 76,6 M€, à comparer à l'enveloppe de 91,47 M€ inscrite au Contrat de Plan
Etat-Région 2000-2006 dont 19 M€  sont consacrés aux actions individuelles

La mise en place d'indicateurs de suivi financier des différentes actions menées dans le cadre des contrats, doit permettre d'évaluer leur coût. Ce suivi vise aussi bien la maîtrise financière des actions individuelles et collectives que leur contenu. Ces dernières, indispensables au maintien de la dynamique collective, doivent néanmoins prendre en compte la progression des actions individuelles dans la définition de leur cible afin de maîtriser leurs coûts. De même, les dispositifs de suivi de la qualité de l'eau ne nécessitent pas la mise en place de moyens lourds pour évaluer la pertinence des actions menées.

Source: Communiqué Bretagne Eau Pure

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,14 €/kg net +0,04
Vaches, charolaises, R= France 6,99 €/kg net +0,05
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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