Le conflit avec Savencia met Sunlait hors jeu
Ouest’Lait, la principale OP de Sunlait, retire son mandat de négociation donné jusque-là à Sunlait pour discuter avec l’industriel.
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Ce n’est pas une surprise. Lors de son assemblée générale, le 18 mars à Saint-James (Manche), Ouest’Lait a mis fin au mandat qu’elle déléguait jusque-là à Sunlait pour les négociations avec Savencia. L’an passé, l’association d’OP a vu au fil des mois son poids se réduire face à l’industriel pour trouver une sortie vers un nouveau contrat-cadre. Le départ d’OP adhérentes et le nouveau débouché de 30 Ml de Yéo (Haute-Garonne) ne laissaient plus que Ouest’Lait (300 Ml) et APL Bongrain Gérard (82 Ml dans le Grand Est) autour de la table avec le fromager. Une situation qui devenait compliquée pour les deux cousines, puisque l’APLBG bénéficie jusqu’au 2 janvier 2026 de la formule de prix avantageuse signée par Sunlait et Savencia le 30 septembre 2024. Ses adhérents ont reçu 487,37 €/1 000 l de prix de base pour février et vont percevoir 487,68 € sur mars.
Pas d’obligation du CRDCA
Les 450 membres de Ouest’Lait – dont le contrat-cadre a pris fin le 31 octobre – espéraient accéder au même niveau, à la suite de la décision du Comité de règlement des différends commerciaux agricoles (CRDCA) du 11 février. Le CRDCA considère en effet que s’applique, dans leur contrat d’application individuelle, « la dernière rédaction en vigueur de l’accord-cadre au moment de son expiration ». Sa décision n’étant pas accompagnée d’une contrainte à la mettre en œuvre, l’industriel se réfère à l’avis du médiateur du 23 octobre sur le sujet. Les 466,11 € de prix de base en février et les 465,62 € en mars sont établis à partir des prix versés à ses autres livreurs.
Fin de la massification
La fin de Sunlait comme bras armé des OP sonne le glas de la massification nationale des producteurs au sein de l’AOP. Face au refus de l’industriel de discuter avec l’association, Ouest’Lait choisit le pragmatisme. Elle a également renouvelé son équipe de négociateurs. « Nous attendons que ces évolutions se confirment », réagissait le 19 mars Bertrand Salczer, directeur général Dairy Europe, lors de la réunion financière. « Nous n’irons pas à la discussion si les représentants de Ouest’Lait sont les mêmes qu’à Sunlait, qui ont conduit à une judiciarisation systématique. » Il rappelle le maintien du pourvoi en cassation de Sunlait, « qui nous réclame 100 M€ ». En attendant, il faut gérer la sortie de l’ancien contrat-cadre. Ouest’Lait a saisi le médiateur mi-mars pour organiser la fin des contrats d’application individuelle qui s’étalent jusqu’à avril 2029.
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