Au sein d’un catalogue maïs ensilage riche de centaines de variétés, difficile pour un éleveur de faire son choix. Bien sûr, la précocité, le rendement en tonne de matière sèche et la quantité de lait produite sont des critères importants. « Mais la vraie question à se poser est : qu’est ce qui apporte vraiment de la valeur, explique Jean-Luc Demars, chef marché maïs fourrage chez KWS. Et le meilleur maïs ensilage, c’est celui qui donnera le plus de lait au plus faible coût. A ce titre, la marge sur le coût alimentaire (1) devient un paramètre imparable pour comparer deux variétés entre elles. »
Un gain moyen de 0,5 kg de lait par vache et par jour
D’où le choix de KWS de se rapprocher d’entreprises de conseil en élevage et en nutrition pour analyser de nouvelles données sur les hybrides. Celles-ci ont abouti à la création du label EnergyBoost. « Lancé en 2023, il est aujourd’hui apposé sur sept variétés de maïs ensilage, précise Jean-Luc Demars. Leurs performances ont été évaluées sur au moins deux années d’essais. Les critères tiennent compte de la quantité d’amidon dégradable générée, des litres de lait produits et de la marge sur le coût alimentaire. Ce prisme redistribue quelque peu la hiérarchie dans le classement des variétés. »
Ainsi, sur les critères MS et rendement, une des variété labellisée EnergyBoost apporte un gain de rendement vis-à-vis des références du marché. Mais, en regardant la quantité de lait produite et la marge sur le coût alimentaire, cette même variété se démarque nettement des variétés de référence. Avec elle, la production moyenne de lait par vache et par jour est supérieure de 0,5 kg et la MCA/VL/jour augmentée de 20 centimes. Soit, pour un troupeau de 100 vaches en lactation, un gain de 7 000 € par an... sans rien changer à la conduite du troupeau ! (Cf. graphique)
Productivité et valeur alimentaire
Cette approche valorise les expertises des techniciens en production végétale et animale : deux mondes qui, jusque-là, évoluaient souvent séparément. « Ce label enrichit le conseil, en prodiguant aux éleveurs une approche globale sur les caractéristiques productivité et valeur alimentaire des variétés de maïs ensilage, complète le chef marché. Bien sûr, une variété doit être productive, mais pour faire le plus de lait possible, elle doit aussi être riche en amidon pour limiter l’achat de compléments. L’objectif est donc de compléter les données agronomiques par les résultats de l’atelier lait pour une vision plus globale et économique de la performance des variétés de maïs ensilage. »
(1) La marge sur le coût alimentaire = (quantité de lait produite x prix du lait) – le coût de l’aliment

