
La génomique, ensemble des disciplines ayant trait à l’étude et à l’exploitation du génome, était auparavant réservée aux entreprises de sélection pour le choix des taureaux reproducteurs. C’est à partir de 2010 qu’elle a été diffusée en élevage.
Aujourd’hui, cette technologie est largement utilisée à travers le monde pour l’indexation aussi bien en races laitières qu’en races à viande. Cette analyse du génome des animaux peut être réalisée à partir d’un échantillon de sang, de poils ou de cartilage en fonction de ce que demande le laboratoire auquel est rattachée l’entreprise de sélection ou l’organisme avec lequel travaille l’éleveur.
Etienne Fourmont, éleveur de Prim’Holstein installé depuis 2006 à Viré-en-Champagne en Sarthe, a commencé à génotyper ses vaches en 2018 lorsqu’il a commencé à recourir au service GénoCellule, proposé par Seenovia, pour détecter les vaches à cellules. En début d’année, il a été informé de la possibilité de faire du génotypage via des boucles d’identification officielle de prélèvement et a souhaité en équiper ses génisses.
Depuis combien de temps et pourquoi génotypez-vous vos animaux ?
Tout d’abord, j’ai commencé par faire du prélèvement de cellules via les robots A2 il y a une dizaine d’années. J’ai rencontré quelques problèmes avec le matériel et cela m’a coûté un peu cher quand même. Il y a 5-6 ans, quand Seenovia a mis en place son service GénoCellule, qui permet de repérer les vaches à cellules rapidement via un échantillon de lait dans le tank, j’ai adopté cette solution. Elle impliquait le génotypage des animaux, c’est donc parce que j’ai opté pour GénoCellule que je génotype mes vaches.
Comment génotypiez-vous vos animaux ?
Avant, c’était au moment du marquage sur les génisses. Un technicien de Seenovia venait marquer les génisses à l’azote liquide pendant qu’un autre prélevait à l’oreille un échantillon de cartilage. L’échantillon était ensuite pris par le technicien qui l’envoyait au laboratoire pour analyse. Il fallait que je prévienne le technicien qui prélevait l’échantillon en même temps que celui qui venait faire le marquage, il fallait donc anticiper un peu. Déjà à l’époque je leur avais demandé si cela n’était pas possible de faire le prélèvement dès qu’elles naissent ou lors de leur identification mais il y a six ans cela n’était pas encore en place et ce n’était pas un geste agréé pour les éleveurs. Dès que Seenovia m’a annoncé que je pouvais faire le prélèvement via des boucles d’identification officielle de prélèvement je me suis lancé tout de suite.
Comment avez-vous mis en place cette nouvelle méthode de prélèvement ?
J’ai commandé mes premières boucles de prélèvement en janvier de cette année. C’est très simple, c’est comme une commande de boucle classique auprès de l’EDE. Il faut bien sélectionner la catégorie « boucles de génotypage » et la pince qui va avec dans le bon de commandes transmis par l’EDE. On reçoit ensuite ses boucles et la pince par la poste comme une commande de boucles lambda.
En dehors de la détection des vaches à cellules, quels sont pour vous les autres avantages du génotypage ?
Maintenant j’ai les résultats de génotypages avant les premières inséminations ce qui me permet d’avoir une vision plus précise du potentiel de mes génisses et d’anticiper ainsi le type de semence à utiliser.
Plus précisément, une fois les analyses de cartilage réalisées, Seenovia m’indique quelles sont les meilleures vaches à sexer, celles à croiser et celles à mettre en conventionnel. J’envoie ensuite mon fi chier à mon inséminateur, travaillant chez Innoval et lui me fait le plan d’accouplement en fonction du génotypage et du type de semence souhaité.
Quel est votre retour d'expérience sur l'utilisation de la boucle de prélèvement ?
C’est comme une pose de boucle normale, il y a juste l’aiguille qui contient le morceau de cartilage qui reste sur la pince. Il faut vérifier que l’échantillon soit bien présent, pour ça il faut se référer à la couleur que l’on aperçoit dans l’aiguille : vert ou blanc c’est bon mais si c’est rose cela voudra dire que l’aiguille est vide. Après avoir contrôlé, j’encapsule l’échantillon dans le tube à l’aide de la pince. Une fois que j’ai une quinzaine de tubes j’appelle Seenovia pour que l’un de leurs techniciens vienne les chercher. C’est beaucoup plus simple, sécurisant et le coût n’est pas si élevé au final.