Les prix du lait français résistent pour l’instant
Les prix de base de décembre des grands groupes laitiers se maintiennent entre 440 € et 450 €/1 000 l. Le premier trimestre 2026 sera en dessous. Dans ce contexte, Bel se distingue.
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À contre-courant de la tendance du moment, Bel et l’APBO annoncent un prix du lait en hausse de 15 €/1 000 l pour 2026, à 500 €/1 000 l. Il s’agit d’une projection du prix moyen qui sera payé sur l’année pour du lait à 38/32. Il se compose d’un prix de base à 483 €/1 000 l, incluant la prime de 17 € versée à tous les éleveurs au titre du pâturage et de l’absence d’utilisation d’OGM. S’y ajoute une prime moyenne estimée à 17 €/1 000 l pour la décarbonation. Lancé en juin 2025, ce programme a permis à 97 % des producteurs de percevoir une prime moyenne de 16,50 €/1 000 l au second semestre 2025. Les livreurs de Bel bénéficient aussi d’une hausse de leur volume de référence à 440 Ml (+ 9 Ml).
Pour les livreurs de Savencia adhérents à FMB Grand Ouest et Normandie, la nouveauté vient d’une revalorisation du paiement de la matière grasse et d’un léger recul de celui des protéines, qui aboutit à 2 000 € de plus sur un volume annuel de 500 000 l (+ 4 €/1 000 l).
Savencia risque d’être chahuté en 2026 par le durcissement des droits de douane chinois. Le groupe y est un important exportateur de crème. Ailleurs, les prix baissent et la gestion des volumes se durcit. Sodiaal avait donné le ton dès octobre et maintient son prix à 450 € depuis, jusqu’en janvier inclus.
Outils industriels saturés chez Eurial
Eurial a suivi un mois plus tard avec également 450 € de prix de base en novembre et en décembre. À l’heure où nous bouclons, celui de janvier n’est pas encore connu. « Les prévisions portent pour l’instant sur un prix de base entre 400 € et 420 € au premier semestre, avec l’espoir d’une reprise au second », indique néanmoins Pascal Le Brun, président d’Eurial, la branche lait d’Agrial. « À condition que la collecte recule », ajoute-t-il. La coopérative ramène le taux de prêt de volumes sur la campagne 2025-2026 à 3 % contre, 5 % annoncés en mai. « Nous sommes obligés de réagir. Nos outils industriels sont à saturation de traitement. Les excédents de lait écrémé concentré vendus sur le marché Spot plombent nos comptes », justifie Pascal Le Brun.
Contenir la baisse du prix de Lactalis
De leur côté, Lactalis et l’Unell se sont accordés sur 440 €/1 000 l de prix de base France pour décembre, soit - 8,66 € par rapport à novembre. L’Unell a accepté la demande du leader de revaloriser son coût de fabrication des beurre-poudre à 137 €/1 000 l (+ 21 €), contribuant à faire chuter l’indicateur beurre-poudre à 322,19 € (429,11 € en octobre). Il pèse pour 30 % dans la formule de prix. En contrepartie, l’association d’OP a obtenu une nouvelle définition du produit viande, qui rentre dans le calcul du prix de revient. « En particulier grâce à elle, le prix de revient 2026 reste stable [476 €, contre 477 €, NDLR]. De plus, Lactalis s’est engagé à une stabilité des PGC France, ce qui sécurise la moitié du prix 2026, souligne Yohann Serreau, président de l’Unell. Nous sommes particulièrement inquiets pour les prix de février et mars qui subiront avec retard le recul des cotations industrielles et du prix allemand. »
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