Au Gaec de la Ch'tite famille (39) Redécouper les parcelles pour un pâturage de qualité
Fraîchement installés dans le sud du Jura, Benjamin Delesalle et son épouse ont fait évoluer le système de pâturage de leur exploitation pour maximiser la production de lait à l'herbe.
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Au Gaec de la Ch'tite famille, on sait d'où viennent les éleveurs ! Originaires du Nord, Benjamin et Emeline Delesalle ont récemment repris une exploitation jurassienne de 130 ha dans le sud du département (300 à 500 m d'altitude). Avec 45 vaches laitières montbéliardes, ils produisent du lait pour la filière Comté (280 000 l).
Ils disposent d'une cinquantaine d'hectares d'herbe accessibles. Benjamin explique : « On s'est installés en janvier 2021 et notre première année de pâturage a été plutôt favorable vu les conditions climatiques. Ne connaissant pas trop les fonds de terre et la productivité de l'herbe, on a conduit les vaches au fil avant. Au printemps, on a eu besoin de 30-35 ha d'herbe, puis on a pu faire une première coupe de foin sur 10 ha et à l'automne également. En fin de saison, on a fait tourner les vaches sur les 50 ha. »
Gérer l'hétérogénéité de pousse de l'herbe
« Le système tel quel fonctionnait bien, mais on voulait quand même l'améliorer car il y a une certaine hétérogénéité entre les parcelles : on a des pentes séchantes et des fonds humides. Et le déplacement du fil tous les matins est assez chronophage. Même chose pour le transport de l'eau. »
« À l'école, j'ai appris qu'il était permis de produire 22 kg de lait/VL grâce à l'herbe de printemps, c'est ce qui est le plus économique. Et la laiterie nous y incite car elle attribue une prime sur la production de lait au pâturage. On s'est donc intéressé au pâturage tournant dynamique. »
Découper le pâturage en parcelles de jour et de nuit
Le couple a alors redécoupé ses parcelles pour faire des paddocks d'1 ha à 1,3 ha de façon à couvrir 3 repas la journée et 3 repas la nuit. Le dimensionnement permet aussi un temps de retour de l'ordre de 21 jours voire plus pour certaines parcelles. « Cela nous assurera un peu d'avance en cas de période plus sèche, et limitera aussi les quantités de concentrés dans la ration. » Les vaches étant sorties depuis la mi-mars, Benjamin fera un bilan en fin de saison mais il remarque déjà que « la consommation de foin à l'auge a diminué et les vaches ont pris 2 à 3 kg de lait. »
Conseillère à EvaJura, Lucie Blanc a accompagné les éleveurs dans la conception du parcellaire. Elle explique : « On a fait en fonction des potentiels des différentes prairies. On a distingué les zones humides des coteaux : on n'a pas un paddock qui a les deux aspects. Et on a des parcelles de nuit (sur les parties séchantes) et de jour (dans les coins humides). Sachant que 60 % de la ration est consommée la journée, on a adapté les tailles en fonction de ça aussi. »
Pour déterminer la taille des paddocks, Lucie n'utilise pas le repère breton d'1 are/VL/j : « Dans notre région, je pars plutôt sur 1,3 - 1,4 are car on gagne un peu plus en souplesse. Et il faut aussi prendre en compte ce que l'éleveur souhaite distribuer à l'auge. »
Retrouvez ses explications dans le dernier épisode du podcast Radio prairie :
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