Prix du lait Vers une reprise conforme aux évolutions du marché mondial ?

Selon les premières remontées des membres du Club prix du lait de Web-agri, le prix de base A pour ce mois d’août oscillera globalement entre 350 et 370 €/1.000 l selon les laiteries. Ainsi, les éleveurs de la laiterie Bongrain de Condé/Vire devraient bénéficier de 361 €/1.000 l. Même tarif chez Agrial, mais il faudra déduire le remboursement de l’avance de trésorerie de 25 € consentie au printemps.

Chez Sodiaal Ouest, le prix de base devrait être de 370,77 €/1.000 l. Quant à Lactalis Clermont, le prix de base sera de 353 €/1.000 l. La laiterie aurait par ailleurs renoncé à demander le remboursement de l’avance de trésorerie. Chez Terra Lacta, le tarif devrait être de 360 €/1.000 l.

Ces prix de base sont quelque peu supérieurs à ceux observés par les membres de Club en août 2012. A l’époque, les prix de base A n’avaient pas dépassé 325 €/1.000 l.

Hausse de tarif toujours laborieuse chez Lactalis

Faut-il  voir dans ces prix une reprise, enfin, de la valorisation du lait à la production ? Les éleveurs l’espèrent évidemment, mais les syndicats restent vigilants. Car pour l’heure, rien ne semble acquis quant au bénéfice d’un prix moyen objectif de 340 €/1.000 l sur l’ensemble de l’année 2013 tel que l’avait suggéré le médiateur des relations commerciales en avril dernier.

Ce même médiateur qui, le 26 avril 2013, avait fait une recommandation d’une hausse de 25 €/1.000 l en moyenne sur l’ensemble de l’année 2013, a dû à nouveau intervenir en juillet face au bras de fer continu entre Lactalis et les représentants de ses organisations de producteurs. Dans un contexte où le marché mondial des produits industriels laitiers évolue favorablement, le groupe avait adressé un courrier à ses producteurs, le 8 juillet dernier, leur expliquant qu’il suspendait pour le second semestre 2013 l’utilisation des indicateurs prévus au contrat pour déterminer le prix d’achat, en évoquant la médiation d’avril dernier.

Face à cette nouvelle impasse, le médiateur a rappelé à Lactalis que sa recommandation haussière de 25 € ne remettait évidemment pas en question les modalités contractuelles de fixation du prix du lait. Et le médiateur d’inviter l’entreprise et ses OP à se réunir fin 2013 pour aménager, l’utilisation des indicateurs « en tenant compte de la situation du marché et de l’environnement concurrentiel de l’entreprise. »

Des tarifs français bien loin du marché mondial

La médiation d’avril entre les producteurs et leurs collecteurs a finalement un goût amer pour certains syndicats. Cette médiation « n’a servi à rien » estime JA. Même mécontentement à l’Opl qui dénonce un prix du lait « en trompe l’œil ».

A en croire l’analyse du service statistique du ministère de l’Agriculture, les meilleurs prix observés en août pourraient amorcer cette répercussion des bons prix mondiaux. « Habituellement, les évolutions en glissement annuel de prix industriels sont répercutées avec environ six mois de décalage sur le prix français du lait à la production », souligne-t-il.

De toute évidence, comme le soulignent de nombreux éleveurs sur les forums, les prix de base à la production devront rester nettement au-delà des 350 €/1.000 l pour espérer obtenir, sur l’ensemble de l’année 2013, les 340 €/1.000 l suggérés par le médiateur.

D’ailleurs, ces 340 €/1.000 l seront d’ores-et-déjà insuffisants pour rassurer les éleveurs quant à leurs comptes d’exploitation. Selon un récent sondage en ligne, seulement 56 % des éleveurs arriveraient à couvrir leur coûts de production avec un prix du lait de 375 €/1.000 l. Nous y sommes encore loin !