La start-up Ynsect, spécialisée dans la production de protéines et d'engrais à base d'insectes, a annoncé mardi dans un communiqué sa liquidation judicaire par le tribunal de commerce d'Évry.
La société, dont les difficultés économiques ne sont pas nouvelles et qui employait encore 43 salariés, « n'a pas réussi à réunir dans les délais les fonds nécessaires au financement de son plan de continuation » d'activité, indique-t-elle dans son communiqué. Le tribunal a donc « pris acte de cette situation », conclut-elle.
Spécialisé dans l'élevage et la transformation d'insectes pour l'alimentation animale, humaine et les engrais, Ynsect a levé au total 600 millions de dollars auprès d'investisseurs depuis sa création en 2011, y compris de la banque publique d'investissement BPIFrance. Confrontée à une rude concurrence dans le secteur des protéines, elle avait été placée en redressement judiciaire en mars 2025.
En juin de la même année, elle avait indiqué à ses salariés prévoir de supprimer 137 postes sur environ 200, dont 66 sur son principal site de production de Poulainville, près d'Amiens, dans la Somme. Hadrien Godard, représentant des salariés licencié en octobre dans le cadre du plan de suppressions de postes, a regretté mardi qu'il y ait eu « énormément d'argent public en jeu ».
« Tout a été fait trop gros et trop vite »
« L'entreprise aurait pu prendre son envol, mais on voit bien que le massacre social est là », a-t-il réagi auprès de l'AFP, appelant à « arrêter de distribuer de l'argent public à tout-va ou au moins renforcer les contrôles », jugeant que dans le cas d'Ynsect, « tout a été fait trop gros, trop vite, d'un seul coup ».
De son côté, l'entreprise présidée par Emmanuel Pinto appelle à « la reprise » de ses actifs, revendiquant « une méthode d'élevage robuste », un portefeuille « de plus de 400 brevets » et une capacité à « mettre sur le marché des produits uniques aux bénéfices environnementaux et fonctionnels reconnus ».
« Malgré cet échec, la région Hauts-de-France et Amiens Métropole restent profondément convaincues du potentiel économique et industriel de l'Amiénois », ont réagi les deux entités par la voie d'un communiqué commun, assurant que « depuis 10 ans, 4 000 emplois (y) avaient été créés ou consolidés ».
350 vaches, 3 traites par jour et 12 salariés : une ferme laitière grand format où il fait bon vivre
Un taureau limousin vendu 22 500 € aux enchères de Lanaud
« 700 000 l dès la première année pour sécuriser l'installation »
Les premières baisses de prix du lait en Europe inquiètent
Angus, Charolais, Blanc Bleu : quelle race préférer pour le croisement laitier ?
Forte tension sur les engrais azotés : les prix flambent en Europe
« Je vends mes broutards 20 à 25 centimes plus chers grâce aux marchés aux bestiaux »
Viande bovine : des prix au plus haut, mais qui pour élever les vaches demain ?
Cornes absentes ou atypiques ? Signalez-le auprès de l'Onab
Simon Huet : « Je gagne plus d'argent à être autonome qu'à être en bio »