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Gaec du Grand Rocher (53) 4 actifs pour plus de 600 bovins : ils ne comptent pas leurs heures !

Malgré la diversité d'activités sur l'exploitation, la passion de Pierre Legrand reste l'élevage de bovins viande.

Avec un troupeau laitier, un troupeau allaitant naisseur-engraisseur et un méthaniseur, Pierre et Jean-Philippe Legrand sont sur tous les fronts. En cause, la diversification de leur exploitation. Une orientation qui permet de maintenir le troupeau de Rouges des Prés, la véritable passion des deux frères.

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En Mayenne, c’est l’effervescence au Gaec du Grand Rocher. Si vous suivez Pierre Legrand quelques heures sur l’exploitation qu’il tient avec son frère Jean-Philippe, vous le verrez sans cesse alpagué. Et pour cause, les deux frères ne tiennent pas moins de 70 vaches laitières, 170 mères Rouges des Prés et sortent 350 taurillons par an. « Ici on aime l’élevage », tranche Pierre Legrand. Complété par un atelier culture qui s’étend sur 460 ha, et un méthaniseur en cogénération, autant dire que les agriculteurs ne s’ennuient pas !

Finir le travail d’astreinte pour 7h30

Avec deux salariés sur la ferme, l’organisation du travail relève parfois d’une équation complexe. « On commence notre journée à 4h30 », explique Pierre. Au programme, distribution d’aliment pour les taurillons (ou les vaches allaitantes selon la saison) pour Pierre, et paillage pour Jean-Philippe. Vers 6 h, les deux frères se séparent. L’un s’occupe du troupeau laitier, en robot de traite. L’autre gère l’approvisionnement du méthaniseur. « L’objectif est d’avoir terminé le travail d’astreinte vers 7h30 pour prendre le petit-déjeuner en famille ».

Pour le reste, pas de planning fixe. « Tout dépend de la saison et de la météo ». Mais les projets d’agrandissement, et l’auto-construction occupent une bonne partie des journées. « Avec la mise en place du méthaniseur, nous avons décidé d’embaucher. Mais le but est de gagner en autonomie pour avoir recours à moins de prestataires ».

Car les projets ne manquent pas au Grand Rocher. L’unité de méthanisation a été mise en service en 2019. L’année 2021 aura été marquée par l’installation d’un séchage en grange, et les exploitants travaillent actuellement sur le montage de robots d’alimentation. Deux Vector de chez Lely.

Bref, depuis un peu plus de cinq ans, la ferme vit au rythme des bétonneuses. Mais les frères voient la lumière au bout du tunnel. « Les robots, c’est le dernier gros chantier, et c’est surtout celui qui va nous permettre de se décharger un peu ». Une bonne manière de limiter l’astreinte du matin.

L’automatisation, voire l’installation de robot est un impondérable pour ce type de structure. « Le robot de traite nous donne beaucoup d’informations sur le troupeau, pour le suivi des chaleurs par exemple ». Les éleveurs comptent également sur des détecteurs de vêlage pour le suivi du troupeau allaitant. « On ne peut pas être partout, donc il faut se faire aider », poursuit l’éleveur qui engage actuellement 500 000 € dans l’installation de deux robots d’alimentation.

Mais pour associer autant d’activités, être organisé ne suffit pas. L’exploitation doit être pensée pour répartir la charge de travail sur tous les mois de l’année. « Les vêlages des Rouge des Prés ont lieu entre février et avril, et entre fin juillet et fin août ». Soit avant les travaux de printemps, et après la moisson. L’automne est alors occupé par les travaux d’épandage en lien avec la méthanisation.

La méthanisation sécurise l’atelier allaitant

Car la méthanisation a modifié le fonctionnement de l’exploitation. « On a longtemps cherché notre point d’équilibre pour dimensionner le méthaniseur. Avec les vaches allaitantes et les vaches laitières, on avait une capacité de production de 180 kw ». Les vaches allaitantes étant en pâture la plupart du temps, difficile de bénéficier de beaucoup d’effluents. « On est partis du constat que le bâtiment des vaches allaitantes était vide une bonne partie de l’année. On a voulu le rentabiliser ». L’agrandissement de l’atelier de taurillons a alors permis l’installation d’un méthaniseur de 250 kw. « On y gagne en rentabilité, mais c’est sûr que c’est une charge de travail en plus », concède Pierre. L’agrandissement de l’atelier de taurillons a alors permis de passer sur un méthaniseur de 250 kw, par la simple production de fumier supplémentaire. Avec 2 200 000 € dans la méthanisation, les deux frères peuvent compter sur un produit électricité compris entre 350 000 et 400 000 €. Le méthaniseur tourne à 70 % avec des effluents d’élevage. Seuls 20 % de Cive sont incorporés, et 10 % de produits extérieurs (fauche de bord de route).

Un choix que ne regrettent pas les éleveurs. « Avoir plusieurs ateliers, ça permet de sécuriser le revenu. D’autant que notre passion initiale, ça reste la vache allaitante. On a cherché à développer de la rentabilité autour de la viande pour maintenir le troupeau ». « On a fait le choix de faire des investissements, et cela passe par une période prenante », assume l’agriculteur. « Et on arrive encore à jouer au foot le dimanche », sourit Pierre, en expliquant pouvoir se dégager une semaine par an pour partir en vacances.

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