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Difficultés des éleveurs Les agriculteurs du Finistère reçus par Stéphane Le Foll

Après les nombreuses actions syndicales contre des enseignes de la grande distribution et visant également la résidence secondaire du ministre de l’Agriculture, une délégation d’agriculteurs du Finistère a été reçue par Stéphane Le Foll.

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Après les actions syndicales, le temps du dialogue entre la Fdsea et JA du Finistère et Stéphane Le Foll. (© Fdsea29)

Emmenée par Thierry Merret, président de la Fdsea du Finistère, une délégation d’éleveurs finistériens a été reçue ce vendredi 15 mars 2013 par Stéphane Le Foll. Une rencontre qui fait suite aux nombreuses manifestations d’éleveurs bretons à l’encontre des enseignes de la distribution, pour dénoncer la non-répercussion de la hausse des charges des éleveurs sur les prix, et notamment sur le prix du lait.

A deux reprises, la résidence secondaire du ministre de l’Agriculture, située à Berrien, a été visée par ces actions syndicales.

« La Loi de modernisation de l’économie doit être urgemment révisée afin de rééquilibrer les rapports de force fournisseurs/distributeurs, expliquent les éleveurs finistériens, qui réclament également « un renforcement du maillon production par des dispositifs incitatifs, mais aussi par l’extension au niveau européen du "mini-paquet lait" à toutes les filières. »

A l’issue de l’entretien, la délégation a estimé que « le ministre partage l’ensemble de nos analyses ». Stéphane Le Foll s’est par ailleurs engagé « à venir prendre le pouls du terrain dans le Finistère avant le 15 avril. »

Rentabilité des surfaces de Gms françaises 3 fois plus élevées qu’aux Etats-Unis

Chiffres à l’appui, les éleveurs finistériens ont tenté de démontrer les multiples origines des difficultés des éleveurs. Avec toujours la grande distribution pour première cible. « Aux Etats-Unis, la rentabilité moyenne pour les magasins Wal-Mart est de 5.000 €/m², contre 15.000 €/m² pour le Leclerc de Brest, jusqu’à 28.000 €/m² pour le Carrefour de Grenoble. » Alors que le marché mondial est porteur, le marché intérieur ne fonctionne pas ! Il est phagocyté par la grande distribution !

Entre l’équilibre des relations commerciales, extension du mini-paquet lait, contractualisation, organisation des producteurs, les revendications des éleveurs du Finistère sont nombreuses :

  1. de faire évoluer la Loi de modernisation de l’économie (Lme) qui, en renforçant la position de la distribution face aux multinationales, a permis à ce secteur d’écraser les Pme nationales créatrices d’emplois et de dynamisme sur les territoires.
  2. de mettre fin aux pratiques abusives (contrats imposés par la centrale d’achat, obtention d’avantages sans contreparties, rupture brutale de référencement sans préavis, …) qui pèsent sur la compétitivité des entreprises d’amont et qui les incitent à utiliser les producteurs comme variable d’ajustement.
  3. de réintroduire de la concurrence au niveau local dans le secteur de la distribution en modifiant la loi Raffarin, véritable barrière à une réelle concurrence, qui serait bénéfique pour le producteur et le consommateur. 
  4. de faciliter la constitution et la mise en place des OP et Aop par des mécanismes incitatifs. 
  5. d’imposer l’existence de clauses de sauvegarde équilibrées dans les contrats de vente et ceci dans le cadre d’une négociation collective.
  6. la mise en place d’une instance d’arbitrage que le Médiateur des contrats pourrait saisir en cas de constat d’échec d’une tentative de médiation. 
  7. de soutenir l’extension du mini-paquet lait à l’ensemble des secteurs de l’élevage et aussi du légume ainsi que la possibilité d’activer l’extension des règles. 
  8. de soutenir la mise en œuvre de fonds cofinancés par l’Union européenne au sein des OP et Aop, notamment pour la prévention des crises. 
  9. le maintien de mécanismes de gestion de marché dans le cadre de la Pac.
  10. une vigilance extrême vis-à-vis des négociations commerciales en cours avec le Canada, mais aussi avec les Etats-Unis.
  11. une information plus transparente et plus précise sur l’origine des produits alimentaires. 
  12. une exonération totale de l’« écotaxe » pour les produits agricoles et agroalimentaires bretons.

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