Vêlage Prendre son temps... mais pas trop !
La réussite d’un vêlage est en fait conditionnée par deux facteurs : d’une part, un veau et sa mère en bonne santé, d’autre part, un retour à la fertilité de cette dernière. Et pour cela, il faut savoir faire preuve de patience sans pour autant attendre trop. Une savante alchimie sur laquelle revient Guy Corneille, conseiller à la chambre d’agriculture du Pas de Calais.
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« Mieux vaut contrôler ce qui se passe dès les premiers symptômes pour éviter de s’affoler par la suite », explique Guy Corneille, conseiller spécialisé en élevage allaitant. Après s’être assuré que la vache était au calme (lire l'article « Préparation au vêlage - Petits gestes, grande réussite » en cliquant ICI), l’éleveur doit se désinfecter les mains ainsi que la vulve de la vache. Ceci fait, il peut ensuite observer la dilatation du col, l’absence de torsion, la présentation et la position du veau.
Vêlage postérieur Quand le veau se présente à l’envers, « il est préférable de l’engager la vache debout pour éviter les coincements d’anses intestinales par les grassets » recommande Guy Corneille. Attention : quand les grassets ne s’engagent pas en présentation postérieure, cela signifie que l’animal est trop gros et que la césarienne s’impose. « Il est préférable dans ce cas là de ne pas forcer l’extraction qui peut entraîner une trop grande souffrance pour le veau pouvant aller jusqu’à sa perte. » Ne pas se précipiter, se poser les bonnes questions, quitte, en cas de doute à appeler le vétérinaire permettra de bien réagir et de prévenir les situations de paniques. |
Dans la majorité des cas, le veau est bien placé et l’éleveur perçoit deux pattes et un museau. Mais le veau peut également se présenter à l’envers auquel cas l’éleveur tâtera ses deux sabots tournés vers le haut et les points du jarret (voir encadré). « Le contrôle ne doit pas tarder, poursuit Guy Corneille. Souvent, les éleveurs attendent 2 à 3 h, ce qui peut être préjudiciable, surtout en cas d’anomalies. »
Orienter la traction vers la mamelle
En position normale, l’éleveur doit faciliter la sortie du veau. Il peut pour cela lubrifier les voies naturelles d’huile de table ou de gel introduit manuellement. « L’important est de faire en sorte que la tête reste dans l’alignement museau front » car le passage de la tête est primordial pour dilater la vulve et « éviter ‘l’effet de coin’ entre les épaules du veau ». En fin d’extraction, l’éleveur devra orienter la traction vers la mamelle de la vache pour engager l’arrière du veau.
Attention : lorsque l’un ou les deux coudes ne s’engagent pas en position antérieure (ni les paturons ni la tête n’apparaissent à la vulve), cela signifie que l’animal est trop gros et que la césarienne s’impose. « Il est préférable dans ce cas là de ne pas forcer l’extraction qui peut entraîner une trop grande souffrance pour le veau pouvant aller jusqu’à sa perte. »
Un seau d’eau sur la tête
Immédiatement après le vêlage, l’éleveur doit s’assurer que tout va bien pour le veau. Ce dernier doit normalement et dresser la tête et se relever seul. S’il n’y parvient pas, cela est signe d’anoxie (mauvaise oxygénation du cerveau) et l’éleveur doit stimuler la respiration :
• soit à l’aide d’un seau d’eau sur la tête,
• soit à l’aide d’un analeptique respiratoire (par voie intra-nasale, intraveineuse ou injection dans la langue),
• soit en le suspendant par les jarrets à l’aide d’une petite échelle et d’un crochet). Ceci fait, il faut ensuite passer aux premiers soins du veau nouveau né (lire l’article « Premiers soins du veau - File-moi mon colostrum ! » en cliquant ICI).
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