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Retour au bâtiment : l'occasion d'un check-up santé et croissance pour les génisses

Le retour au bâtiment est l'occasion de faire le point sur la saison de pâturage, et d'évaluer la croissance des animaux.

La pousse de l’herbe devient insuffisante, l’humidité s’installe, il est temps de rentrer les génisses en stabulation. Le retour en bâtiment est l’occasion de faire un point sur leur santé et leur croissance.

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Le retour au bâtiment des génisses, qui ont passé plusieurs mois au pâturage, est l’occasion de faire le point sur leur croissance, par une pesée ou la mesure de leur périmètre thoracique au ruban. « À partir de ces poids, il faudra refaire des lots homogènes, conseille Maël Raulo, responsable nutrition chez Innoval. Pour pouvoir adapter au plus juste la ration, il faut se baser sur le poids plutôt que sur l’âge. »

Vérifier les croissances pour caler la ration

En comparant les poids aux courbes à âge type, on verra si la croissance a été suffisante. « L’herbe de printemps permet une bonne croissance. Ensuite, pendant l’été et le début d’automne, la valeur alimentaire de l’herbe va baisser, rappelle Maël Raulo. Mais comme l’encombrement se maintient, on peut se retrouver avec des animaux dont la croissance va ralentir, voire qui vont maigrir. » Il faudra profiter de la période en bâtiment pour rattraper ce manque de croissance en reconcentrant la ration. Pour les génisses qui sortent avant l’insémination, il ne faut pas faire d’impasse sur la complémentation à l’herbe, sous peine de pénaliser la croissance.

À l’inverse, les animaux peuvent avoir un poids supérieur à celui attendu. « Si ce n’est pas un problème pour les jeunes animaux, pour les génisses inséminées, il faut veiller à ce qu’elles ne soient pas trop au-dessus de la courbe, rappelle Maël Raulo. Au-dessus de 20 % de poids en plus, il y a un risque de sur-engraissement qui est défavorable au développement du tissu mammaire. »

Ce point fait sur les poids, il sera possible de bien caler les rations en fonction des performances de croissance attendues et de l’âge au 1e vêlage visé. Une attention particulière doit être portée aux génisses qui approchent du vêlage. « Il est préférable de les incorporer suffisamment tôt, idéalement 2 mois avant terme, dans le lot des prépa vêlage, conseille Maël Raulo. La ration distribuée sera plus adaptée au bon développement des papilles ruminales. Si les papilles ne sont pas suffisamment développées au vêlage, les génisses ne valoriseront pas bien la ration et donc performeront moins. »

En profiter pour faire un bilan

Le retour au bâtiment et les facilités de contention sont aussi l’occasion de faire un bilan de santé des génisses. Le traitement contre les parasites ne doit pas être systématique. L’exposition progressive des jeunes animaux va leur permette d’acquérir une immunité naturelle. En cas d’infestation avérée, bien sûr, il faudra traiter avec des anti-parasitaires. « Il faut rester vigilant, conseille Maël Raulo. Les parasites ont des impacts sur la santé et la production. Les vaches contaminées par des strongles digestives ou des douves produiront 1 à 2 kg de moins par jour. ».

Le premier contrôle est visuel avec l’aspect du poil, qui doit être lisse et brillant. Si le poil devient piqué, que les animaux toussent, il faut faire intervenir son vétérinaire pour qu’il contrôle le niveau d’infestation. Si les génisses fréquentent des prairies humides, il faut avoir à l’esprit le risque de douves. « Ces parasites vont causer des lésions irréversibles dans le foie, prévient Maël Raulo. À cause de ces dommages, les génisses ne pourront pas exprimer pleinement leur potentiel de production. » Pour limiter les risques de contamination, mieux vaut faire du foin dans des prairies humides que d’y mettre des génisses.

En inspectant ses animaux, il faut être attentif aux poils des flancs. Des poils cuivrés indiquent un déficit en vitamines et en minéraux, surtout en cuivre et zinc, qui sont des oligo-éléments importants pour la synthèse des hormones sexuelles. « Si ça avait été un peu oublié pendant la période de pâturage, il faut remettre une complémentation en minéraux, conseille le spécialiste de la nutrition. Donner 10 g/mois d’âge du minéral des laitières couvre les besoins des génisses. »

Pour les génisses qui s’apprêtent à vêler, il faut penser à vérifier la présence de verrues. « Sur les trayons, sollicitées par la traite, les verrues peuvent saigner et devenir douloureuses. Autant les traiter avant la première traite. » Enfin, pensez à vérifier les yeux des génisses. « Des pontes de mouches dans les yeux causent des conjonctivites qui entraînent une déficience visuelle. C’est repérable au voile blanc sur les yeux. » Des antibiotiques régleront le problème. Les petits problèmes de santé réglés, la ration adaptée, les génisses vont pouvoir continuer à bien grandir pendant l’hiver.

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