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Produits laitiers Les exportations françaises ont progressé de 128 % en 30 ans

Selon une étude de FranceAgriMer, les exportations françaises de produits laitiers ont doublé en valeur entre 1988 et 2018, passant de 3 à presque 7 milliards d'euros. Cette progression, liée à une importante revalorisation des prix à l'export, concerne surtout les pays tiers (+ 313 %) et deux familles de produits : l'ultra-frais (+ 215 %) et les fromages (+ 195 %). La rédaction de Web-agri dresse un panorama de cette évolution en quelques chiffres clés.

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Évolution des exportations françaises de produits laitiers en 30 ans

(source : FranceAgriMer d'après les données des Douanes)

En nette hausse

Les exportations françaises de produits laitiers ont fait un bond de + 128 % en valeur entre 1988 et 2018 (de 3,07 à 6,99 Mds€), malgré deux replis en 2009 et 2015/2016 liés aux crises laitières (baisse cumulée de la collecte et des prix). 2e producteur de lait de vache de l'Union européenne après l'Allemagne, la France est aussi l'un des principaux fabricants de produits laitiers (1er pour le lactosérum, 2e pour les yaourts et laits fermentés, les matières grasses solides, la crème, les fromages, la poudre de lait écrémé, les caséines et caséinates, 3e pour le lait liquide, la poudre grasse...). Or, la consommation française de produits laitiers stagne depuis plusieurs années, les volumes de lait supplémentaires collectés doivent donc être exportés, sous forme liquide ou transformée, ce qui explique en partie la hausse des exportations.

(©FranceAgriMer)
4 litres de lait produits en France  sur 10 sont exportés. Notre pays est le 3e exportateur mondial de produits laitiers en valeur, derrière l'Allemagne et les Pays-Bas.

Surtout vers les pays tiers

Les exportations ont augmenté en valeur de + 77 % vers l'UE et de + 313 % vers les pays tiers (pour atteindre 2,7 Mds€ en 2018, soit 40 % des exports totaux de produits laitiers contre 21 % en 1988). Cette très nette progression du marché mondial s'explique, notamment, par la stagnation de la consommation européenne de produits laitiers, voire son repli dans certains pays. Le poids de notre pays dans le commerce intra-communautaire n'a cessé de décliner au cours des 30 dernières années, de 19,7 % en 1988 dans l'Union européenne à 12 États membres à 11,6 % en 2018 dans l'UE à 28. Mais il s'est renforcé vers les pays tiers (17 % en 2018). Le solde commercial de la France s'est amélioré de 152 % sur la période : + 1,9 Mds€ en 1988 à + 2,9 Mds€ en 2018.


- L'embargo russe a fait chuter de 19 % les exportations françaises de produits laitiers au sein de l'UE.

- Le Brexit pourrait avoir des conséquences notables sur les exportations françaises de produits laitiers car le Royaume-Uni est le 3e client de la France, qui y a exporté 9 % de ses produits laitiers en 2018.

ultra-frais et fromages

Au global, les exportations françaises ont progressé en valeur pour toutes les familles de produits laitiers, mais l'ultra-frais et les fromages enregistrent les croissances les plus importantes :

Vers les pays tiers, les exportations se sont principalement accrues pour les produits secs (+ 516 %, lactosérum essentiellement, puis poudre grasse, maigre et infantile), puis pour le beurre (+ 350 %) et l'ultra-frais (+ 288 %). Les produits secs constituent d'ailleurs la majeur partie des exports vers cette destination.

Le marché asiatique en plein essor

L'Asie est le premier débouché des fromages français, l'Amérique étant à la 2e place. Le marché asiatique prend aussi de l'importance pour l'ultra-frais, les produits secs (+ 907 %, l'Afrique étant le second client de la France pour cette catégorie) et les matières grasses solides. Ce qui en fait depuis 1995 la première destination pour les exportations françaises de produits laitiers.

Ainsi, les fromages représentent 44,2 % des produits laitiers français exportés en 2018 (3,1 Mds€, dont 17 % pour les pâtes molles), cette proportion ayant peu évolué en 30 ans (comme celle des produits secs, la part de l'ultra-frais s'étant consolidée et celle des matières grasses solides s'étant érodée). 

Répartition des exportations françaises de produits laitiers par famille. (©Terre-net Média)

En volume cependant, les produits ultra-frais et les matières grasses solides se replient légèrement depuis 2010 et les fromages marquent le pas depuis 2012. 

Des prix en forte augmentation

Par conséquent, si les exportations françaises se sont accrues en valeur, c'est surtout parce que les prix des produits laitiers ont fortement grimpé en 30 ans : + 130 % pour les matières grasses solides et + 70 % pour l'ultra-frais.

 

Les prix des produits laitiers exportés par la France entre 1988 et 2018 ont augmenté toutes catégories confondues. (© Terre-net Média)
 

En outre, davantage de produits à forte valeur ajoutée sont exportés depuis une petite dizaine d'années. La flambée des cours du beurre depuis 2015/2016 compense le recul des volumes de matières grasses solides exportés mais l'embellie des prix de l'ultra-frais n'a eu aucun effet. Quant aux fromages, le prix des pâtes persillées (bleus) − les plus chères − reste stable et celui du fromage frais, en tête des exportations il y a 30 ans, a baissé de 12 %. Dans le domaine des produits secs, la caséine est la matière première la plus onéreuse à l'export, devant la poudre de lait infantile. L'augmentation de prix la plus importante (+ 130 %) concerne le lactosérum, puis la caséine (+ 69 %).

Et demain ?

FranceAgriMer prévoit : 

- une collecte en recul à l'international, en Océanie, en Argentine, dans l'UE et dans une moindre mesure aux États-Unis,

- des stocks d'intervention de poudre de lait écrémé résorbés et des cours qui s'apprécient en Europe,

- un prix du beurre compétitif sur le marché mondial (élevé mais sous le cours mondial)

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