Valorisation des veaux laitiers Les races étrangères, un plus pour le croisement ?
Pour la valorisation des veaux laitiers, le croisement Angus, Hereford ou Limousine permet d'obtenir des carcasses de 300 - 320 kg à 15 mois.
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Dans une vidéo publiée par le Réseau FarmWP, Margot Le Gac, chargée d'étude viande bovine, détaille les résultats d'essais de la ferme des Bouviers autour de la valorisation des veaux laitiers.
En effet, la filière veaux de boucherie, qui assurait traditionnellement la valorisation des veaux laitiers, écoule moins d'animaux. Dans le même temps, les importations de viande bovine augmentent. « La restauration hors foyer utilise de plus en plus de viande étrangère, généralement issue de races rustiques type Angus ou croisé Angus, voire Hereford » explique Margot Le Gac. Alors, pourquoi ne pas produire nous-mêmes cette viande ? C'est du moins la visée des travaux conduits par la ferme expérimentale de Mauron (Chambre d'agriculture de Bretagne). « L'objectif est de se positionner sur ce nouveau marché pour produire localement une partie de la viande qu'on importe ».
Des bovins de 320 kg à 15 mois
Pour répondre à ce marché, la Ferme des Bouviers vise une production de croisés de 15 mois de 300 à 320 kg de carcasses : « le but, c'est de ne pas avoir des carcasses trop lourdes pour avoir de petites portions pour le consommateur » détaille l'experte.
Si la mode est au croisement Angus, le recours aux races étrangères n'est pas forcément nécessaire. Lorsque la ferme des Bouviers a entrepris ses essais en 2015, peu de taureaux Angus étaient disponibles sur le marché français. L'expérimentation a donc débuté avec des taureaux limousins, et les performances ont été satisfaisantes. Les performances à l'engraissement des croisés Holstein x Limousin ont été semblables à celles des Holstein x Angus et Holstein x Hereford. Les animaux des trois races ont atteint des poids vifs compris entre 550 et 600 kg pour une durée d'engraissement de 475 jours en moyenne.
Les génisses offrent des performances de croissance légèrement inférieures à celles des bœufs, mais leur indice de consommation est également plus faible. Compter un petit mois de plus pour l'engraissement des génisses à poids de carcasse égal.
Les croisés Angus et Limousins restent toutefois plus faciles à écouler. « Les Hereford ont un gras intermusculaire plus épais, et c'est quelque chose que le consommateur n'aime pas trop », précise Margot Le Gac. Pour le reste, les tests de dégustation témoignent de viandes de bonne qualité, appréciées pour leur tendreté. Les chevilleurs ont également pu apprécier l'homogénéité des carcasses : un plus pour la facilité de transformation.
Un itinéraire technique simple
L'itinéraire de conduite est simple. Les animaux arrivent entre 8 et 15 jours en élevage. Ils sont alors nourris exclusivement au lait jusqu'à 2,5 mois. Ils passent ensuite à un aliment traditionnel, à base d'ensilage d'herbe (1/5 de la ration) et d'ensilage de maïs (4/5 de la ration). Du blé et du tourteau de colza est également intégré.
Seul bémol, le pâturage. Ce dernier pénalise les croissances d'environ 120 g par jour. L'arrivée au poids d'abattage intervient donc avec 50 jours de retard.
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