
L’Insémination par l’éleveur séduit un nombre croissant d’agriculteurs qui investissent pour suivre au plus près la reproduction de leur troupeau. Quel équipement est nécessaire pour ce projet ?
Le volume d’Inséminations Par l’Eleveur (IPE) a augmenté de 10 % en 2020 par rapport à l’année précédente, selon l’Institut de l’élevage, poursuivant sur une dynamique continue depuis plus de dix ans. Autonomie, meilleure maîtrise de la reproduction, bien-être animal, économies, l’IPE présente de sérieux atouts incitant de nombreux éleveurs à franchir le cap. Outre les démarches administratives, il est impératif de se procurer un équipement spécifique, si possible avant la formation, afin de pouvoir mettre en pratique au plus vite sur son troupeau.
L’investissement de départ :
- La cuve ou bonbonne d’azote liquide : elle conserve les paillettes à – 196°C. Existant en plusieurs tailles, un volume de 35 litres est adapté à la plupart des cas de figure. Pour ainsi dire inusable, la cuve est un investissement sur le très long terme.
- Le décongélateur à paillettes : incontournable pour décongeler la semence sans en altérer la qualité, l’appareil ramène la paillette aux alentours de 35-37°C en une trentaine de secondes.
- Le pistolet d’insémination : c’est l’équipement indispensable de l’éleveur-inséminateur. Pour une démarche d’IPE, il est recommandé d’opter pour un pistolet équipé d’une caméra (dont l’image est retransmise sur un terminal de format smartphone), afin de sécuriser le geste et de se dispenser de la palpation rectale. La caméra apporte en plus l’option du suivi des animaux hors insémination.
- Le petit matériel : pince brucelles pour attraper les paillettes, coupe-paillettes, chemises sanitaires, matériel de nettoyage et de désinfection, lubrifiant.
- La formation : dispensée par un organisme de formation ou par le concepteur du matériel d’insémination, la formation n’est plus obligatoire mais fortement recommandée pour bien engager sa démarche d’IPE.
Les consommables :
- L’azote liquide : prévoir une recharge de la cuve deux à trois fois par an.
- Les gaines : à usage unique, les gaines se glissent autour de la paillette. Lisses et arrondies, elles facilitent le passage du col pour éviter les lésions tissulaires.
- Les gants de fouille : ils sont indispensables pour chaque intervention d’insémination ou de contrôle. Il est préférable qu’ils soient complétés par une blouse à usage unique, afin d’assurer l’hygiène de l’intervention.
Où se fournir ?
Coopératives d’insémination, entreprises spécialisées dans la reproduction animale ou enseignes d’agrofournitures en proposent. Dans tous les cas, n’hésitez pas à vous renseigner en amont sur les produits et leurs particularités, auprès des éleveurs utilisateurs ou des professionnels. Privilégiez également un service après-vente disponible et efficace.
Les coûts
Gabrielle Le Dantec, à la tête d’un troupeau de 130 vaches laitières en Bretagne, estime un retour sur investissement, notamment sur le poste de dépense du pistolet d’insémination avec caméra, après seulement huit mois d’utilisation sur les vaches et les génisses : « Nous sommes très satisfaits, d’un point de vue technique et économique », commente-t-elle.
D’après le livre blanc « Insémination par l’éleveur : pourquoi et surtout comment se lancer ? », édité par Web-Agri, le coût total pour 100 IA par an revient à environ 350 € (hors paillettes), à comparer à un coût moyen de mises en place de 2 400 €.