La plupart des éleveurs de porcs possèdent leur propre échographe et réalisent eux-mêmes les contrôles de gestation. L'échographie par l'éleveur est pertinente pour des raisons de biosécurité, d'efficacité et de bien-être animal.
« Depuis 1998, je fais mes échographies moi-même et mon élevage a toujours eu son propre matériel. C'est avant tout une question de biosécurité. » Éleveur-sélectionneur et producteur de semence à Argentré (53), Laurent Boscher est sensibilisé depuis toujours aux risques sanitaires en production porcine.
Depuis quelques années, avec la multiplication des menaces (PPA, DEP...) et la réduction de l'arsenal thérapeutique, la biosécurité est devenue cruciale dans tous les élevages porcins. « Même si nous avons de quoi accueillir des prestataires avec un protocole sanitaire, nous préférons éviter que du matériel aille d'élevage en élevage », témoigne ainsi François Pinsault, responsable d'une maternité collective de 1 500 truies, à La Landec (22).
Autre argument en faveur de la pratique interne des échographies : les éleveurs (et leurs salariés), savent les faire ! « Peut-être que certaines personnes préfèrent un prestataire, « une référence ». Mais nous qui réalisons 250 échographies par semaine, nous sommes à l'aise avec la technique ! », décrit François Pinsault. « Une fois que l'on connaît les images, c’est simple ! On va très vite pour déterminer si une truie est pleine ou non. » Laurent Boscher estime, quant à lui, qu'il faut « trois ou quatre mois de pratique pour être à l'aise ».
Intervenir à tout moment pour lever le doute
Avoir son propre appareil permet de « réaliser autant d'échographies que l'on souhaite ». En routine, Laurent Boscher fait deux contrôles de gestation par bande, quand François Pinsault en fait quatre. Tous deux soulignent qu'avoir son échographe à disposition « permet d'intervenir dès que l'on a un doute ».
Le doute, en effet, n'a pas sa place en matière de gestation porcine. Les deux éleveurs ont choisi un matériel dont ils vantent la fiabilité : un Duo-scan Go d'IMV imaging. Même si son coût est un peu supérieur à celui d'autres appareils (importés), « rapporté à l'animal, c'est minime ! Nous avons 3 500 portées par an ! », précise François Pinsault. Cette rentabilité peut même être encore augmentée, puisque le même appareil peut servir aux mesures d'état corporel (ELD) des animaux, par exemple lors de la 2e échographie de gestation.
Enfin, un dernier argument en faveur de l'échographie par l'éleveur est celui du bien-être animal. De plus en plus d'études scientifiques (dont le récent projet Casdar Rhaporc) montrent que, par ses capacités cognitives et sensorielles, le porc est l'un des animaux d'élevage les plus sensibles aux interactions avec l'humain. Non douloureuse, non invasive, rapide, et réalisée par un humain qu'il connaît, l'échographie par l'éleveur est une pratique bien en phase avec les préoccupations sociétales actuelles.
