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OP : un travail de fourmis

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Par Pascale Le Cann
grand reporter

En toutes choses, la critique est facile. L’engagement beaucoup moins. Parties de rien il y a à peine six ans, les organisations de producteurs peinent à faire la preuve de leur efficacité, tant les attentes sont grandes, en particulier sur le prix du lait.

Le bilan est très inégal et donc plutôt mitigé. Mais pouvait-on espérer autre chose alors qu’elles n’ont pu naître que deux ans après l’arrivée des contrats qu’elles étaient censées négocier  ? Outre ce boulet, elles doivent affronter le double jeu du syndicalisme qui a perdu l’une de ses grandes missions, et cherche à se replacer. Et que dire de la résistance de certaines laiteries qui ont bien du mal à reconnaître leur légitimité et voudraient continuer à tout décider  ? N’oublions pas que les OP, ce sont d’abord des éleveurs qui se retrouvent seuls avec leurs ­convictions face à des as de la négociation qui connaissent tout des marchés laitiers. Des éleveurs portant la responsabilité de répondre aux attentes de ceux qui les ont élus et qui s’impatientent. Un peu comme les administrateurs de coopératives, en fait.

L’essentiel du travail des OP s’est fait dans l’ombre. Construire, apprendre, s’informer, réfléchir à des stratégies. Tout cela prend du temps. Les espoirs d’un soutien fort à travers les EGA s’amenuisent. Car si les discours politiques vantent les OP, les actions restent rares.

Pour que ça marche, il faudra aussi que les éleveurs sortent de l’attentisme et proposent des idées. Les OP ne peuvent être autre chose que ce qu’ils en font.

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