Login

Les sept points clés à vérifier avant d’acheter une mélangeuse automotrice d’occasion

Fraise, tapis, vis, couteaux, parois, moteur... Beaucoup de points sont à vérifier avant d'acheter une mélangeuse automotrice d'occasion !

La plupart des éleveurs qui achètent pour la première fois une mélangeuse automotrice le font sur le marché de l’occasion. Un choix judicieux, mais attention à bien vérifier les points clés. Revue de détail en sept points.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Une mélangeuse automotrice à une vis verticale qui a plus de 6 000 heures d’utilisation peut se vendre autour de 50 000 € sur le marché de l’occasion. Il faut compter le double pour une double vis verticale. Les prix sont très variables, selon un grand nombre de paramètres. Il faut donc diagnostiquer l’état général de la machine et connaître son historique. Lors de la visite, ne pas oublier de se munir d’un pied à coulisse !

Quel usage a-t-il été fait de la machine ?

Les machines de Cuma ont souvent connu un usage très intensif et ont beaucoup roulé d’une exploitation à l’autre. Sur quels types de chemins ? Elles peuvent avoir été mises à rude épreuve, mais la maintenance est souvent rigoureuse avec un entretien plus régulier que les machines d’exploitations agricoles.

L’usure des pièces varie selon le type de fourrage utilisé. Dans le sud de la France par exemple, on a plus souvent recours aux rations fibreuses, qui sont plus abrasives, provoquent plus d’usure que de l’ensilage.

Il est impératif de connaître l’historique de maintenance du matériel, les pièces changées ou à changer.

État de la fraise

Observer les bords de fraise. L’épaisseur est de 3 millimètres à l’état neuf. À l’usage, elle diminue. On sort le pied à coulisse de sa poche pour évaluer son épaisseur. Les roulettes de maintien doivent également être vérifiées. Les lames d’usure peuvent être remplacées. Toutefois, sur certains modèles, elles sont soudées et ne sont pas interchangeables à moins d’être un as de la disqueuse et du poste à souder.

Les bords de la fraise ont 3 millimètres d’épaisseur à l’état neuf. Une petite mesure au pied à coulisse permet d’évaluer l’état d’usure. (© Antoine Humeau)

Convoyeur et tapis

Il est assez difficile de vérifier l’état du tapis, car il y a peu de points d’accès. « Dès que l’on commence à voir les fils, voire des déchirures, le tapis marquent des signes d’usure », commente Antoine Dahéron, support produit mélangeuses automotrices chez Kuhn. La durée de vie d’un tapis est d’environ 4 000 heures s’il n’a pas connu d’accident. Le rouleau d’entrainement, en bas, peut s’user très facilement, notamment s’il est plein. Le fourrage vient s’insérer entre le rouleau et le tapis, ce qui provoque une usure prématurée. Les rouleaux de type « cage » (et non pleins), autonettoyants, évitent ce phénomène.

« Le tapis, c’est la première chose à regarder avant d’acheter, recommande Pierre Blanchard, directeur commercial et marketing chez Kuhn, parce que le remplacer représente un certain montant ». Un kit complet, c’est aux alentours de 1 800 € HT.

Antoine Dahéron, support produit chez Kuhn : « Dès que l’on commence à voir les fils, voire des déchirures sur le tapis convoyeur de chargement, c’est qu’il marque des signes d’usure. » (© Antoine Humeau)

La vis et les couteaux

Dans la cuve, la vis a une épaisseur de 15 mm environ lorsqu’elle est neuve. « Quand on arrive à 7 millimètres d’épaisseur elle est bonne à changer », prévient Pierrick Blanchard. Sinon, il y a un risque d’affaissement, de déformation. Alors il est temps de ressortir le pied à coulisse pour vérifier son état. Une vis en acier dure généralement 6 000 à 7 000 heures. Son coût est d'environ 3 000-3 500 €. Les vis en k-nox, beaucoup plus onéreuses, ont une durée de vie quasi illimitée.

Dans la cuve, la vis a une épaisseur de 15 mm à l’état neuf. Lorsqu’elle est à 7 mm, il faut la changer. (© Antoine Humeau)

Les couteaux, quant à eux, se changent facilement et régulièrement. Tant mieux, puisque c’est ce qui garantit la qualité de la ration.

Un couteau usé, posé sur un couteau neuf (en rouge) permet d’évaluer son état d’usure. Les couteaux, à fixer sur la vis, se changent facilement. Le prix d’une collection complète de sept éléments s’élève à 380 € HT, 600 € s’ils sont revêtus de carbure. (© Antoine Humeau)

La paroi de la cuve

« La paroi est le premier point d’usure d’une mélangeuse », met en garde Antoine Dahéron. « Ce n’est pas facile pour un éleveur d’évaluer l’état d’usure, reconnaît l’expert. Il faut un peu d’expérience, on peut jauger cela au bruit de la tôle. » Ouvrir la paroi de la caisse est une autre solution, pour connaître l’épaisseur de la paroi.

Il existe des kits pour rechapper la caisse, une douzaine de pièces à assembler et souder pour former une sorte de seconde peau au fond de la cuve. Le kit complet, comprenant la doublante de caisse et les vis coûte selon les modèles de 7 000 à 14 000 € HT.

Si le fond de cuve est usé, un kit complet, comprenant la doublante de caisse et les vis, coûte selon les modèles de 7 000 € à 14 000 € HT. (© Antoine Humeau)

Le tapis de distribution

On peut évaluer l’état d’usure du tapis de distribution en observant les éventuelles craquelures ainsi que les déchirures sur les barrettes en caoutchouc. Les bavettes sur les côtés, qui servent d’étanchéité au tapis, doivent garder de la souplesse, sinon le fourrage vient s’y glisser et encrasser le tapis. Il s’agit de pièces d’usure qui se changent donc facilement et régulièrement.  Un kit tapis de distribution se change toutes les 5 000 heures environ.

(© Antoine Humeau)

La motorisation

Ouvrir le capot n’est pas inutile avant d’acheter : vérifier l’état des flexibles, les durites, les éventuelles fuites visibles du moteur. « Vous démarrez le moteur, vous écoutez, vous observez s’il y a des fumées blanches ou bleues », propose Antoine Dahéron. Demander aussi au vendeur si le filtre à particules a été changé. Il faut le faire dépolluer toutes les 3 000 heures et le changer toutes les 6 000 heures.

Avant de partir ou de signer le chèque, ne pas oublier de regarder sous le châssis les possibles fissures, les soufflets de cardans et l’état des pneus. Un passage en cabine n’est inutile non plus pour jeter un œil à la partie électronique, aux équipements de direction et de sécurité, gyrophares, feux...

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement