Violence des mouvements antispécistes Vers une commission d’enquête parlementaire
[Mise à jour vendredi 26 octobre à 15h05] Une vingtaine de députés de différents partis politiques envisagent d’ouvrir une commission d’enquête parlementaire sur les activistes antispécistes violents et sur les atteintes à la liberté alimentaire.
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Damien Abad, député LR de l’Ain, a déposé à l’Assemblée nationale, mercredi 24 octobre 2018, une proposition de résolution « tendant à la création d’une commission d’enquête parlementaire sur les activistes antispécistes violents et sur les atteintes à la liberté alimentaire ».
Ce même jour, une vingtaine de députés, dont Damien Abad et ses homologues LR Marc Le Fur (Côtes-d’Armor) et Fabrice Brun (Ardèche), ont auditionné Jean-François Guihard, le président de la Confédération Française de la boucherie-charcuterie. Une audition dont se félicite le représentant de l’organisation.
« La Confédération Française de la boucherie-charcuterie se félicite de ce soutien transpartisan alors que les actions violentes à l'encontre des boucheries-charcuteries artisanales se multiplient. »
Selon Jean-François Guilhard, l’ association antispéciste 269 Life France envisage une nouvelle action. « L'association 269 Life France appelle publiquement à déverser de la peinture rouge sur l'espace public devant les boucheries, fromageries et poissonneries dans le cadre de sa campagne « les journées du sang versé » à compter du 2 novembre sur une période de quinze jours », s’est-il inquiété auprès des députés. « Cet acharnement contre nos artisans n'est plus tolérable et doit être une bonne fois pour toutes sanctionné ! »
La Confédération française de la boucherie-charcuterie a également fait part de ses craintes « au sujet de la multiplication des manifestations de militants végans qui n'hésitent plus à venir provoquer les artisans, leurs salariés, apprentis et clients directement devant les commerces ». L’organisation demande à l’État, et notamment aux préfets, « d'interdire de tels rassemblements devant les étals qui perturbent l'activité économique des artisans et commerçants, dans un climat extrêmement tendu ».
De son côté, la Confédération paysanne estime qu'une « énième ligne rouge a été franchie avec l'appel aux "Journées du sang versé" par l'association 269life. L’État doit condamner fermement ces initiatives d'appel à la haine et à la violence. »
« Certes, la concentration des productions animales, la multiplication des échanges internationaux, l’allongement des durées de transport des animaux, les cadences d’abattage et bien d’autres sujets posent des questions environnementales, économiques et éthiques. Mais ces derniers sont avant tout condamnables du fait de leur effet sur le bien-être et le revenu paysan. Le modèle agricole français doit combattre et rejeter l’industrialisation des productions animales. Les paysans en sont les premières victimes », précise le syndicat qui souhaite « élever le débat ». « Le sujet des relations entre humains et animaux est un vrai sujet de société auquel nous avons des réponses concrètes à apporter à travers l’élevage paysan. Nous en avons assez d’entendre des affirmations fausses sur l’élevage dans sa globalité à longueur de journée. Les mouvements animalistes se drapent d’un « humanisme » à toute épreuve qui sauverait la planète (climat, biodiversité…) et la morale humaine, quitte à simplifier à outrance la problématique. Cette usurpation a assez duré ! »
Inquiète également de la programmation de ces actions, la FNSEA a adressé une lettre à Christophe Castaner, nouveau ministre de l'Intérieur, pour l'alerter sur cette « escalade de violence verbale et physique indigne de notre démocratie ». « Si chaque citoyen bénéficie du droit fondamental à pouvoir exprimer ses convictions, il existe bel et bien une limite à ne pas franchir. Cette limite, c'est l'appel à la haine et à la violence, c'est le passage à l'acte : dégradations, incendies, menaces de mort », écrit Christiane Lambert, présidente de la FNSEA.
« Nous vous appelons à prendre toutes les mesures en votre pouvoir pour empêcher ces actions radicales dans les prochains jours et amorcer, aux côtés des professionnels, une véritable réflexion autour de ces mouvements qui bafouent l'honneur de la République. »
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