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Logettes ou aire paillée ? Comment sont logées les vaches laitières françaises

« Sur le terrain, on observe une tendance à aller vers des systèmes lisiers », d’après Sébastien Guiocheau, chargé d’études et de conseil bâtiment pour la Chambre d’Agriculture de Bretagne, à l’occasion d’une conférence au Space de Rennes.

La traditionnelle aire paillée est en recul net face aux logettes individuelles, plus économes en paille. Les modes de couchage en vaches laitières se modernisent, et de nouveaux co-produits figurent parmi la liste des matériaux de litière.

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Le système de logement, résultat de la combinaison mode de couchage et matériau de litière utilisé, a un fort impact sur la pénibilité au travail, le confort de couchage, la qualité du lait, et bien sûr le bien-être animal ! Une étude menée par le CNIEL (l’Interprofession laitière) auprès de 1 160 éleveurs bovins lait a permis de recenser les modes de couchage et matériaux de litière utilisés en bâtiment.

« On retrouve davantage de systèmes logettes dans les régions moins céréalières »

La position géographique de l’élevage influence le système de logement ; « on retrouve davantage de systèmes logettes dans les régions moins céréalières, par économie de paille dans les régions où elle se fait plus rare », explique Sébastien Guiocheau, chargé d’études et de conseil bâtiment pour la Chambre d’agriculture de Bretagne, à l’occasion d’une conférence au Space de Rennes. D’après les résultats, 70 % des vaches laitières françaises sont logées en système logettes, près de 30 % sont en couchage libre, et seules 1 % en stabulations entravées. Extrêmement peu représentée à l’échelle nationale, la stabulation entravée est plus facilement observable en région montagneuse.

« Sur le terrain, on observe une tendance à aller vers des systèmes lisiers », d’après Sébastien Guiocheau, mais « le système de logement des vaches laitières c’est avant tout une histoire de compromis selon le contexte de l’exploitation », conclut-il.

Des modes de logement différents selon les tailles de troupeau

Les résultats de l’enquête laissent entrevoir des tendances de modes de logement en fonction de la taille de troupeau.

Les élevages de moins de 50 vaches laitières sont plutôt en couchage libre avec utilisation de paille longue de céréales. Pour les élevages comptant entre 80 et 100 vaches laitières, le système logettes pleines avec utilisation de paille longue de céréales est le plus observé. Enfin, les élevages de plus de 100 vaches laitières sont majoritairement en logettes pleines avec utilisation de paille broyée de céréales ou farine de paille.

84 % des litières à base de paille

Du côté matériaux utilisés, la quasi-totalité des litières est à matériau unique (96 %). Pour la majorité des élevages recensés, la paille constitue le matériau de base de la litière, et plus de la moitié l’utilise non transformée (paille longue de céréales).

Parmi les "Autres", figurent la dolomie, les anas de lin, les copeaux de bois, la menue paille, la farine de miscanthus, la paille de colza broyée, le chanvre, le miscanthus.

Les additifs de litière (produits commerciaux ajoutés sur le couchage) sont utilisés par 27 % des répondants, et ce quel que soit le mode de couchage. Dans plus de 70 % des cas, c’est un asséchant de litière qui est utilisé.

Le confort, principal critère de choix

« Le confort de l’éleveur ou de l’animal est le principal critère de choix du système de logement, selon les retours d’éleveurs », commente Sébastien Guiocheau. La production de fumier, la propreté et le bien-être animal ont également figuré parmi les éléments de réponses.

Même si les éleveurs semblent plutôt satisfaits de leur système de logement, un quart d’entre eux souhaite le faire évoluer ; le temps de travail et le confort des animaux sont les raisons les plus citées.

2,1 kg de litière par vache et par jour en logettes

Dans 93 % des cas, les logettes sont des logettes pleines, laissant peu de place aux logettes profondes, aussi appelées « logettes creuses ». En moyenne, 2,1 kg de matériau de litière par vache et par jour sont apportés, mais cette quantité varie selon la nature du matériau et le type de logette. Côté temps de travail, celui-ci est estimé à plus d’une heure par jour que ce soit avec ou sans pré-stockage du matériau de litière, (le troupeau moyen de l’enquête étant de 83 vaches laitières). Sans pré-stockage, environ un tiers de ce temps est dédié à l’apport de matériau et deux tiers pour l’ébousage et la répartition sur la logette. Avec pré-stockage (environ 50 % des cas), la durée globale est quasi-identique mais avec une part plus importante consacrée à l’ébousage et à la répartition. Pour la majorité des répondants la fréquence est de deux fois par jour.

A lire également : Des logettes profondes pour le confort des vaches

10,8 kg de litière par vache et par jour en couchage libre

Parmi les répondants en couchage libre, 98 % sont en système litière accumulée, et 92 % d’entre eux utilisent la paille longue de céréales comme litière. En litière accumulée, c’est en moyenne 7,6 m² par vache laitière de surface de couchage sur lesquels 10,8 kg de litière par vache et par jour sont apportés. Le temps moyen consacré à la gestion du matériau de litière avoisine une heure par jour (pour un troupeau de 83 vaches). Avec seulement 15 % de ce temps attribué au curage (avec une durée en moyenne supérieure à 1h30 par chantier de curage), le reste est destiné à l’apport et à la répartition du matériau une à deux fois par jour, et dans plus de 75 % des cas à l’aide d’une pailleuse.

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