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Agriculteur et président de MéthamolyAloïs Klein : « Communiquer, être transparent et bien s'entourer »

« Nous avons passé beaucoup de temps à communiquer très en amont du projet avec nos voisins, les élus mais aussi lors de la mise en route de l’unité. » (©Aloïs Klein)
« Nous avons passé beaucoup de temps à communiquer très en amont du projet avec nos voisins, les élus mais aussi lors de la mise en route de l’unité. » (©Aloïs Klein)

Si une unité de méthanisation a vu le jour sans encombre début 2019 dans les Monts du Lyonnais, c'est que la communication a été l’un des maîtres mots tout au long de la réflexion autour du projet, pendant la construction de l’unité et encore aujourd'hui alors qu’elle fonctionne. Aloïs Klein, présent dès l’origine du projet Méthamoly, livre les clés de cette communication positive.

Aloïs Klein
« Nous avons passé beaucoup de temps à communiquer très en amont du projet avec nos voisins, les élus mais aussi lors de la mise en route de l’unité. » (©Aloïs Klein)

Qui doit communiquer sur le projet ? 

Les agriculteurs doivent bien sûr communiquer sur leur projet mais il faut également savoir s'entourer d’acteurs locaux bien ancrés sur le territoire ayant déjà la confiance des riverains. Les partenaires de notre projet - le fonds d'investissement Energie partagée, les collectivités et le fonds régional Oser - ont bien joué leur rôle envers le grand public. 

Énergie partagée, par exemple, informe et mobilise les citoyens sur les énergies renouvelables et leur permet de participer au financement de projets en phase avec leurs valeurs. Notre projet a ainsi bénéficié du soutien des habitants du territoire à hauteur de 250 000 € via l’épargne citoyenne. Un bon levier d'acceptabilité et d'appropriation du projet en local. 

Quand communiquer ? 

Nous avons passé beaucoup de temps à communiquer très en amont du projet avec nos voisins, les élus mais aussi lors de la mise en route de l’unité. Nous, les douze agriculteurs engagés dans le projet, sommes nous-mêmes des acteurs du territoires, à travers notre métier, mais également nos loisirs, l'école de nos enfants... Nous avons pu ainsi rencontrer beaucoup de personnes, discuter avec elles et les rassurer. Il ne faut pas hésiter à aller au-devant des gens ! 

Comment communiquer ? 

Depuis la mise en marche du méthaniseur en janvier 2019, nous organisons beaucoup de visites. Les gens ont des inquiétudes, il faut les rassurer et faire preuve de beaucoup de pédagogie. Par ailleurs, l'unité est installée dans une zone très urbanisée, au milieu d'autres entreprises au sein de la zone artisanale de Saint-Denis-sur-Coise, dans la Loire. 

Les craintes qui reviennent le plus souvent concernent les odeurs, la peur de l'explosion et le transport des déchets. En venant sur place, ils se rendent compte qu'il y a peu d'odeurs. Le risque d'explosion est très faible et on les rassure sur le transport. Pour alimenter le digesteur, nous avons besoin de 50 t/j, soit seulement deux semi-remorques. 

En faisant visiter le site à toutes les personnes qui le souhaitent et en répondant à leurs interrogations, nous leur prouvons que nous sommes transparents sur nos pratiques. 

Quels sont vos arguments ? 

Nous communiquons sur plusieurs aspects : 

  • Nous rendons service à la collectivité par le traitement local de biodéchets issus des cantines du territoire. Aujourd'hui, avec les déchets d'industries agro-alimentaires en plus, ce sont 7 000 tonnes qui sont collectées et traitées dans le méthaniseur. 

  • Par cette activité, nous relions notre acte de production agricole à l'économie du territoire, nous créons de la valeur et pérennisons nos exploitations. 

  • Nous créons de l'emploi direct et indirect. Nous avons embauché une personne à temps plein pour alimenter et assurer la maintenance du site. Nous participons au développement de sociétés comme Prodeval qui gère l'épuration du gaz et Méthalac qui suit le fonctionnement du méthaniseur. Nous soutenons ainsi l'activité et le dynamisme du territoire. 

  • Nous contribuons, à notre échelle, à l'objectif d'autonomie énergétique en injectant du biométhane dans le réseau GRDF pour alimenter 1 500 foyers du territoire. 

En France, nous allons chercher très loin l'énergie dont nous avons besoin. Si nous sommes capables de relocaliser la production d'énergie et de créer de l'emploi et de l'économie sur le territoire tout en apportant des réponses aux problèmes climatiques, la boucle est bouclée. Quoi de plus vertueux qu'une filière comme celle-là ?

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