Paroles de lecteurs Foin : certains n’arrivent pas à récolter, d’autres… à stocker
Ne pas manquer d’herbe, pour faire du foin en quantité et de qualité : plusieurs lecteurs de Web-agri sont dans ce cas, jusqu’à ne pas savoir comment mettre tout à l’abri déclare l’un d’eux. Mais pas tous, parce qu’il ne pleut pas assez ou trop à l’inverse.
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Autour de l’exploitation de Mélanie, « les premières coupes ont commencé » et chez elle, « tout est fané, rentré et enrubanné ! » Les éleveurs lecteurs de Web-agri sont également en pleine fenaison. Ils partagent, sur le site et sur Facebook, leurs retours en termes de quantité et qualité d’herbe, et de conditions météo pour les foins.
« Chez nous, de l’herbe en quantité et qualité »
« Dans le 44 (Loire-Atlantique), les rendements en herbe sont bons », témoigne Sébastien. « Tant mieux, il y aura du fourrage pour les animaux », commente Jean-Claude.
« Dans l’ouest et le sud-ouest, le foin ne manque pas », constate Chris. Cela pourra aider les régions déficitaires, suggère-t-il.
Plus en qualité quand même.
« Ne vendons pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué », nuance Jacky avant d’indiquer malgré tout : « Ici, tout est chouette, le foin comme les céréales ! »
« Plus en qualité, qu’en quantité », estime Julien.
Aymeric n’est pas d’accord. Selon lui, il ne faut pas trop enjoliver les choses, « tout le monde dit qu’il n’y a pas grand-chose… »
« Pas une vérité générale »
« Dans ta région peut-être », réplique Damien qui observe, lui, une récolte d’herbe abondante.
« Nous ne sommes pas des mythos, nous ne savons pas où mettre à l’abri notre foin », répond Sébastien.
Aymeric reste dubitatif : « Mouais, sur une toute petite partie du territoire alors, ailleurs c’est nul. »
C'est très hétérogène.
Alex le rejoint : « C’est loin d’être une vérité générale. Dans le 23 (Creuse), nous avons un gros manque d’herbe pour faire du foin » Idem dans « le 87 (Haute-Vienne) limite 23 », ajoute Violette. « Pire au sud du département de la Mayenne », enchaîne Anne. « Dans l’Allier (03) », la pousse d’herbe est « très hétérogène, complète Myriam. Pas assez d’eau pour constituer des stocks de foin conséquents. »
« La sécheresse est de retour »
Marie-Cécile intervient : « Tout dépend des années. » « Dans les Pays de la Loire, les prairies étaient de vrais paillassons de mars/avril à décembre 2022, poursuit-elle. Après les quelques pluies de la première quinzaine de mai 2023, leur état s’est amélioré avant de redevenir à nouveau des paillassons. »
Même constat pour Benjamin : « Dans le 55 (Meuse), la première coupe d’herbe était belle et le méteil excellent ! Malheureusement, la sécheresse est de retour… » Il ne s’inquiète pas seulement pour les foins : « Il va bientôt falloir complémenter au pâturage » et les maïs, comme les 2e coupes d’herbe, risquent de ne pas donner grand-chose.
Heike parle même de « catastrophe dans l’est du 56 (Morbihan) ». Elle explique : « Depuis début mai, le peu d’herbe qui pousse ne vaut rien à cause du vent de nord-est et de la faible amplitude thermique associée à une hydrométrie très basse. »
Daniel, quant à lui, attribue cette absence d’herbe au « vent du nord ».
S'il ne pleut pas en juin...
« Dans la Sarthe, seuls 4 à 25 mm de précipitations en un mois », relate steph72. « Autant dire que le foin, on va vite le distribuer ! », craint ce lecteur. « Plus d’herbe dans les terres superficielles, la pousse est stoppée nette… », insiste-t-il, se félicitant qu’il lui « reste de l’enrubanné de l’an dernier ». « Dans le secteur, s’il ne pleut ni en juin, ni cet été, ce sera catastrophique pour l’élevage et la décapitalisation s’accentuera », anticipe-t-il.
« Ici : pluie et orages tous les jours »
Dans d’autres départements, la situation est bien différente. « Sur le plateau ardéchois » par exemple, « impossible de faucher, ni même de préfaner ou d’enrubanner l’herbe » avec « tous les jours de la pluie et des orages », rapporte Cmoi07. « En un mois, pas de beau temps deux jours de suite !, martèle-t-il, redoutant « une récolte d’herbe galère cette année ».
Impossible de faucher !
« Des orages tous les deux jours chez nous », confirme Valérie sans plus de précision sur le lieu.
Denis se situe entre les deux extrêmes, autrement dit dans la « moyenne ».
« Année d’herbe, année de rien », considère de son côté Arjan. « Exactement », appuie Sylviane. « Des paroles de paysans et un dicton véridique », juge Dany.
Les estimations de pousse de l’herbe « ne veulent rien dire », « dans un mois », elles s’inverseront, pense Claire. « Il faut regarder le rendement à l’année », recommande-t-elle.
« Tout à fait, acquiesce Cédric. Ce qui ne pousse pas au printemps, pousse à l’automne. Le hic : comment tout récolter quand les jours raccourcissent. Quant aux pâtures, elles sont de qualité quand les conditions sont là. »
« Des années satisfaisantes et d’autres moins, c’est la nature », résume Christian. Et « elle ne donne que ce qu’elle peut donner. Les regains ne seront pas folichons non plus », conclut Gil.
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